Le professeur Daouda Ndiaye, parasitologue, président du centre international de recherche et de formation en génomique appliquée et de surveillance sanitaire (Gigass) appelle le gouvernement a anticipé sur les épidémies en mettant en place des fonds pour renforcer la surveillance et la prise en charge une fois qu'elle se déclare. Il était l'invité hier, mercredi 4 septembre de l'association des journalistes en santé, population et développement (ajspd).
Depuis quelques années, les épidémies se succèdent dans le monde et l'Afrique demeure le continent le plus touché. Les dernières en date sont l'épidémie Ebola, la Covid 19 et aujourd'hui, le Mpox plus connu sous le nom de variole du singe. Depuis le 14 aout dernier, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) l'a signifié comme pandémie à déclaration obligatoire.
Même si le Sénégal n'a pas encore enregistré de cas, il demeure sous la menace d'en avoir avec la proximité de la maladie puisse que la Guinée vient de noter un cas mardi dernier. Face l'émergence de ces nouveaux pathogènes en Afrique, le professeur Daouda Ndiaye, parasitologue est revenu hier, mercredi 4 septembre 2024, sur les enjeux et perspectives.
Selon le chercheur, une pandémie se prépare et le Sénégal a besoin de moyens pour faire face. « Quand, une pandémie se déclare dans le pays, tout ce qui touche à la prise en charge sanitaire, à la surveillance, au diagnostic sont aux frais de l'Etat. C'est une situation qui coûte cher à nos gouvernements», a-t-il fait savoir. Et d'ajouter : « la région africaine de l'Oms n'est pas bien préparée face à des pandémies.
Les ressources sont très limitées et le constant c'est qu'en période d'installation d'une épidémie, tous les autres fonds sont orientés vers la réponse. Il nous faut avoir une vision plus loin en planifiant ces épidémies, travailler à rendre notre système de santé résilient pour faire face à ces cas».
Pour la pandémie Mpox, le professeur Ndiaye rassure : « c'est une maladie causée par un animal notamment le singe. Seulement, il faut dire que le taux de létalité demeure très faible. C'est une maladie qui peut se guérir seule à condition que les Sénégalais soient sensibilisés sur sa propagation, la reconnaissance des signes mais aussi l'orientation. Si le malade est très tôt pris en charge par le personnel soignant, il guérit au bout de quelques jours ». Et d'ajouter : « le focus doit être mis sur la sensibilisation, la limitation des déplacements ».
Revenant la recrudescence ces dernières années de déclarations de pandémies, Professeur Ndiaye souligne : « il y a plusieurs facteurs qui entre en jeux. L'homme est devenu plus proche de la nature à cause de la démographie galopante. Les lieux occupaient avant par les animaux, sont habités par des personnes. Pour face à cette situation, il nous faut une prise en charge holistique de cette question. Que les chercheurs de la santé se mettent ensemble avec ceux de l'environnement pour diagnostiquer le mal et trouver des solutions et je pense, nous sommes sur cette voie car beaucoup de nos travaux se déroulent ainsi. »