Le ministère de l'Administration territoriale et de la Mobilité, en collaboration avec l'Agence nationale de l'aviation civile, a initié un exercice de simulation de prise d'otages à l'aéroport international de Ouagadougou dans la matinée du jeudi 5 septembre 2024.
Les Forces de défense et de sécurité engagées dans la lutte contre le terrorisme mutualisent leurs efforts, à travers l'organisation d'exercices de simulation pour une mise en condition opérationnelle des Hommes. Ainsi, dans la matinée du jeudi 5 septembre 2024, le ministère de l'Administration territoriale et de la Mobilité en collaboration avec l'Agence nationale de l'aviation civile (ANAC) a organisé un exercice de simulation de prise d'otages à l'aéroport international de Ouagadougou.
L'évènement a connu la présence du ministre en charge de l'administration territoriale, Emile Zerbo et d'experts maliens, nigériens et gabonais. Selon le directeur général de la sécurité intérieure, le contrôleur général de police, Sié Tiéfi Dabiré, cette initiative est une recommandation de l'Organi-sation internationale de l'aviation civile (OACI) préconisant aux Etats, des exercices grandeur nature tous les deux ans pour répondre aux normes de sécurité.
Pour lui, l'objectif visé est de tester le dispositif sécuritaire et les capacités des acteurs qui participent à la gestion de l'aéroport. Le scénario de l'exercice a porté sur une prise d'otages avec une découverte de colis suspect, de véhicules piégés...
Dès que l'alerte a été lancée par la direction générale de l'ANAC, une cellule de gestion de crise a été mise en place. « Dès que nous avons appris qu'il y avait une prise d'otages à l'aérogare passagers, nous nous sommes retrouvés au centre de gestion des opérations d'urgence pour intervenir dans le sens de prendre contact avec les otages », a fait savoir le contrôleur général de police, Sié Tiéfi Dabiré, par ailleurs chef de l'équipe de gestion de crise.
Pour le cas présent, a-t-il indiqué, les otages étaient les premiers à nous contacter avec un numéro qui a été exploité tout le long de la gestion de la crise. Il a laissé entendre que plusieurs scènes ont été gérées. « Il y a eu une prise d'otage des passagers qui embarquaient sur un vol à l'aérogare passagers. Un avion sur le tarmac qui avait déjà embarqué quelques passagers a aussi été pris en otage, ainsi qu'un autre dans les airs en provenance d'un Etat voisin dont le pilote a joué d'intelligence pour faire atterrir l'avion à notre aérogare », a-t-il précisé.
« Plein succès »
Le contrôleur général de police s'est réjoui de cet exercice au regard du dénouement heureux de tous ces évènements. Pour lui, l'opération a été un « plein succès » même si dans le scénario, deux otages ont perdu la vie et deux autres blessés sur les 36 otages. Il a fait savoir que les ravisseurs revendiquaient entre autres la libération d'un de leurs chefs qu'ils prétendent être en prison et une centaine de leurs éléments.
Ils demandaient également, a-t-il notifié, la libération d'une mine occupée par les FDS et une rançon de 3 millions d'euro. « Nous sommes rentrés en contact avec eux, pas pour négocier mais pour nous préparer à intervenir. Il fallait s'organiser, mettre en place les équipes d'intervention et tous le dispositif », a souligné M. Dabiré.
Le directeur général de l'Agence nationale de l'aviation civile du Burkina Faso, Daouda Abdoul Aziz Wendyam Aristide Amoussa, a félicité l'ensemble du personnel de l'ANAC qui, depuis plusieurs mois n'a ménagé aucun effort pour travailler avec les FDS en vue de mettre en place un scénario pour tester les capacités de réponse face à un acte illicite qui aurait à se poser au niveau de l'aéroport.
De son avis, cet exercice a mobilisé au moins 200 acteurs dont des FDS, des agents de toutes les administrations de l'aviation civile...
« Nous sommes très satisfaits du résultat car c'est un exercice qui s'est mené avec l'ensemble des forces qui ont bien su répondre face à un acte illicite », a-t-il ajouté. Pour M. Amoussa, l'exercice a permis de tester l'efficacité des hommes afin de disposer d'un plan de qualité répondant aux exigences et aux besoins du contexte actuel que traverse le Burkina.
Le directeur de l'ANAC du Mali, le colonel Yaya Traoré, a reconnu avoir suivi cet exercice avec beaucoup d'intérêt. « Nous prévoyons d'exécuter le même exercice, donc c'est avec un intérêt certain que nous avons fait le déplacement pour participer activement », a-t-il déclaré. Il a remercié toute l'équipe pour ce scénario très complexe qu'elle a eu à gérer parfaitement.