Congo-Kinshasa: Déguerpissements irréguliers - Félix Tshisekedi exprime son profond regret et exige des sanctions exemplaires !

C'est au cours du Conseil des ministres tenu récemment à la Cité de l'Union Africaine que le Président congolais a condamné avec véhémence l'incident survenu dans une résidence diplomatique française à Kinshasa. Félix Tshisekedi a instruit le VPM de l'Intérieur et Sécurité, le ministre de la Justice et le Conseil Supérieur de la Magistrature de prendre, chacun en ce qui les concerne, des dispositions nécessaires pour que des sanctions exemplaires soient infligées aux auteurs et de veiller à ce que pareils actes ne se reproduisent à l'avenir.

Dans le même compte-rendu, le Chef de l'Etat a interpellé le Bâtonnier national et compagnie à ne pas laisser hors sanction tous les avocats impliqués dans le ficelage de ce genre de procédures qu'ils accomplissent généralement en marge de leur déontologie professionnelle. « Outre que cet acte déplorable constitue une violation grave de la Convention de Vienne sur les relations diplomatiques, il constitue en même temps un incident offensant à l'endroit d'un pays ami », a regretté le Président de la République. Ce déguerpissement irrégulier a touché deux diplomates français et leur personnel de garde.

Affaire Résidence Kamul Inter

L'opinion publique a été tenue en haleine par l'envahissement de la résidence GLM de l'ancien Président de la République, Joseph Kabila, par un groupe de jeunes surexcités de la fameuse Force du Progrès, une branche du parti au pouvoir. Marie Olive Lembe Kabila, l'ex-Première dame de la RDC, avait accordé une interview tonitruante juste devant leur résidence pour dénoncer ce qu'elle avait qualifié de tentative d'élimination de sa personne physique. En réalité, ces jeunes gens de la Force du Progrès provenaient de la Résidence Kamul Inter également située à la Gombe, à plusieurs centaines de mètres de la GLM, sise avenue Uvira n°49.

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Selon le propriétaire de cet immeuble querellé de 33 appartements, le businessman Etienne Kabamba Mulumba alias PDG Kamul Inter, ladite Force du Progrès instrumentalisée était venue opérer un déguerpissement irrégulier et sauvage. Des dégâts importants ont été causés. Ces jeunes gens enflammés avaient balancé du haut de cette bâtisse l'un des occupants, en l'occurrence, monsieur Christian Mualu Muela, un Congolais de la diaspora marié à une diplomate française. Madame Florence Elise Marie Bonnet est chef de la coopération française (Agence Française de Développement - AFD) en RDC.

Suite à cette violence, Christian Mualu s'est fracturé une jambe et une de ses côtes s'est brisée. Ce jour-là, cette victime avait perdu l'argent en liquide équivalent à 10.000 USD, un drone dont la facture existe, un poste téléviseur 52", une fontaine d'eau, une caméra lunix. Les malfrats ont vandalisé des meubles et emporté quelques vêtements et bien d'autres objets de valeur. La police a pu mettre la main sur ces inciviques et un procès public s'est déroulé pendant plusieurs jours au quartier général de l'Inspection Provinciale de la police de Kinshasa (IP KIN) à la Gombe. Cette affaire et celle mise en exergue par le Chef de l'Etat a condamné dans sa communication du 30 août 2024 (cfr compte-rendu du Conseil des ministres du 30 août 2024) ont suscité l'émoi dans l'opinion publique.

Des sanctions exemplaires

Dans le procès Résidence Kamul Inter - GLM, plusieurs prévenus ont été condamnés à la peine capitale, certains ont été relaxés. Etienne Kabamba Mulumba a été acquitté tandis que celui qui représentait la partie adverse, le bâtonnier Kalenge a écopé de 2 ans de prison ferme. Il croupit actuellement à la prison centrale de Makala notamment parce qu'il n'aurait pas voulu livrer son client, un Juif, et l'huissier de justice qui a ficelé des faux documents. PDG Kamul Inter martèle : « Si réellement j'ai vendu mon immeuble à cet expatrié (l'Israélien Erlich ZVI Nahum) qui a pris fuite, qu'il aille présenter l'Acte de vente au parquet général de la Gombe. »

Toujours dans ces affaires de déguerpissements irréguliers et sauvages, le Procureur Général près la Cour d'Appel de la Gombe, Jean-Placide Lusamba, a été suspendu de ses fonctions. Félix Tshisekedi l'avait directement indexé en ces termes : « En effet quelques Agents du parquet, accompagnés des Policiers et agissant sur la base d'une Réquisition du Procureur Général près la Cour d'Appel de Kinshasa/Gombe, ont amorcé un déguerpissement irrégulier dans une résidence diplomatique française à Kinshasa... ».

Et, de son côté, le VPM de l'Intérieur et Sécurité a infligé les mêmes sanctions, c'est-à-dire la suspension, au Commandant de la police de Kinshasa, le Général Blaise Kalimbalimba, et l'un de ses collaborateurs. Il y a eu aussi plusieurs vagues d'arrestations a indiqué le ministre de la Justice, Constant Mutamba.

La justice congolaise qualifiée de « malade » est en train de guérir petit à petit.

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