Onyinyechi Mark, 23 ans, a décroché la première médaille d'or nigériane aux Jeux paralympiques de Paris 2024, ce 6 septembre. Elle a pulvérisé deux fois son propre record du monde chez les moins de 61 kg, en soulevant jusqu'à 150 kilos. Une nouvelle illustration de la puissance du Nigeria en para-haltérophilie (para-powerlifting).
Les nombreux enfants présents ce 6 septembre dans les tribunes de La Chapelle Arena pour assister aux épreuves de para-haltérophilie des Jeux paralympiques de Paris 2024 n'ont sans doute jamais vu un « monstre » comme Onyinyechi Mark. Une force de la nature au large sourire lorsque la Nigériane a d'abord battu le record paralympique des moins de 61kg avec 146 kg, avant d'effacer deux fois son propre record du monde avec des performances à 147 puis 150 kilos. « Cela signifie tant pour moi, parce que j'ai travaillé si dur pour avoir cette médaille d'or, glisse-t-elle, sourire timide et voix douce, après s'être soumise au contrôle antidopage. J'ai tout fait pour être au rendez-vous aujourd'hui ».
L'athlète de 23 ans, originaire d'Umuahia dans l'Etat d'Abia (sud du pays), n'a commencé le « powerlifting » qu'en 2018, impressionnée par ses compatriotes qui performent au haut niveau international depuis de nombreuses années. « Quand je les voyais à la télévision, je me disais : 'S'ils peuvent le faire, je peux le faire aussi.' » Résultat, la jeune femme a décroché l'argent aux Mondiaux 2021 et l'or aux Mondiaux 2023, prenant la succession de Lucie Ejike, sacrée aux Jeux 2004, 2008 et 2016 et médaillée paralympique à six reprises depuis 2000.
« C'est une jeune fille vraiment humble, insiste son entraîneur Jude Ihuarulam. Elle travaille d'arrache-pied et écoute très attentivement les instructions que je lui donne. Elle n'a que 23 ans. C'est sûr qu'on la reverra dans 4 ans aux Etats-Unis et qu'elle sera encore plus performante à Los Angeles. On a bien vu ce qu'elle a fait aujourd'hui : soulever 150 kilos ! Ce n'est pas un mince exploit pour les moins de 61 kg chez les femmes ».
Et lorsqu'on demande à Jude Ihuarulam qu'elle est la recette magique nigériane pour être aussi performant en para-haltérophilie, il éclate de rire : « Nous n'avons pas de secret ! Juste du travail et de la passion. » Avec une cinquante de médailles dont une vingtaine en or, le Nigeria est pourtant le deuxième pays le plus performant dans cette discipline derrière la Chine.