Ghana: Jeux paralympiques - Tahiru Haruna, le Ghanéen qui s'est reconstruit à la force de ses bras

Les Jeux paralympiques de Paris 2024 s'achèvent ce 8 septembre avec la cérémonie de clôture. Mais certains n'ont pas encore la tête à la fête, car ils ont des épreuves à affronter et des médailles à aller chercher. Chez les haltérophiles, ce sera ainsi l'heure des plus costauds, avec les +107 kg. C'est dans cette catégorie que l'on trouve le Ghanéen Tahiru Haruna. Sa vie a basculé à l'âge de 3 ans. La reprendre a été un long combat, qu'il a remporté à l'aide de ses très larges biceps.

Quand Tahiru Haruna soulève 200 kg de fonte à l'entrainement, le sourire qu'il affiche le reste du temps s'efface derrière un rictus. « Quand je suis sur le banc, c'est comme si je portais tout le pays, donc j'ai le sentiment que je ne peux pas décevoir mon pays et tout le continent africain », affirme-t-il.

Sa jambe a été écrasée par un tracteur quand il avait 3 ans. Il a ensuite passé neuf années à l'hôpital. A sa sortie, ce costaud à dreadlocks trouve son salut dans des sports où sa force naturelle fait des ravages. A commencer par le bras de fer. « A cette époque, je vendais des téléphones dans la rue, raconte-t-il. J'ai vu une pub pour un championnat national, j'ai voulu m'inscrire et on m'a dit de tenter le coup. C'était pensé pour les valides mais je me suis débrouillé. J'ai fini 3e et on m'a sélectionné pour représenter le Ghana aux Championnats d'Afrique. Là, l'ancien entraineur m'a parlé de l'haltérophilie, qu'une fois rentré au pays, je devrais aller voir son contact. C'est là que je me suis initié à partir de décembre 2017. Maintenant je fais les deux ».

« Je suis fier de moi, de mon handicap, personne ne peut me faire douter »

A 30 ans désormais, Tahiru Haruna se délecte de ses premiers Jeux paralympiques, entamés comme porte-drapeau du Ghana, fier et bien dans sa peau. « Parfois, en voyant des valides, je me sentais mal, confie-t-il. Mais c'est ce handicap qui m'a mené ici, à un endroit que je n'aurais jamais atteint avec deux jambes. Le sport a construit ma force mentale, mon physique, ma santé. Des gens se sont rapprochés de moi parce que vous savez, le sport, c'est l'unité, l'amour et l'amitié. Je me sens bien, je suis fier de moi, de mon handicap, personne ne peut me faire douter ».

Neuvième performeur au départ, il sait qu'il devra améliorer son record personnel de 225 kg pour ambitionner une médaille.

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