Un jour après sa nomination, Michel Barnier semble recueillir plus d'opinions favorables que de critiques. Sa compétence en fait un Premier ministre qu'il est difficile de dédaigner. Mais on s'aperçoit déjà qu'il n'aura pas la tâche facile face aux membres du Nouveau Front Populaire et à certains poids lourds du RN. Il se présente comme un homme de dialogue qui saura écouter et négocier. En tout cas, son expérience au poste de commissaire européen à Bruxelles sera un atout dans les discussions à mener face à des interlocuteurs qui ne le ménageront pas.
Un Premier ministre qui va entrer dans le vif du sujet
On ne l'attendait pas dans le dernier carré des favoris au poste de Premier ministre. C'est un jour avant que l'on a parlé de lui. Ce qui n'était au début qu'une rumeur s'est imposé très vite comme une certitude. Le communiqué de l'Elysée, publié avant-hier au milieu de l'après-midi, a mis en ébullition toutes les rédactions.
Michel Barnier est un homme du sérail qui a une riche carrière politique et qui a occupé de hautes fonctions ministérielles sous les mandats de plusieurs présidents de la République. Il a été nommé commissaire européen à Bruxelles et a piloté les négociations du Brexit face à Boris Johnson.
Ce dernier lui a rendu hommage pour sa fermeté teintée de courtoisie. Le président Emmanuel Macron a pu le jauger lors de ses entretiens à l'Elysée. Il a vu qu'il n'était pas un interlocuteur facile, mais qu'il savait également écouter et négocier.
Il a conclu qu'il avait le profil de ce Premier ministre qu'il recherchait. Il n'est pas aussi impétueux que Gabriel Attal et il ne prend pas ses adversaires de front. Certains commentateurs affirment que Marine Le Pen n'a pas été hostile au choix du chef de l'État. Les membres du LR et une partie importante des macronistes l'ont adoubé, mais ils attendent de voir son programme. L'étape suivante est la constitution de l'équipe gouvernementale et le nouveau Premier ministre affirme que les discussions sont pleines d'énergie.