Soudan: Des experts de l'ONU souhaitent une force d'intervention pour protéger les civils

Des dizaines de milliers de morts, dix millions de déplacés et de réfugiés, et la famine qui menace tout un pays ou presque... La guerre entre militaires au Soudan est l'un des conflits les plus brutaux au monde. Vendredi 6 septembre, un rapport d'un groupe d'experts de l'ONU accuse les deux camps de violations massives des droits de l'homme et appelle à l'envoi d'une force d'intervention pour protéger les civils.

Des civils non seulement pris au piège par les combats entre les forces armées du général Abdel Fattah al-Burhan et les Forces de soutien rapide (FSR) de son rival, le général Mohammed Hamdan Dogolo dit « Hemedti », mais des civils aussi délibérément pris pour cibles par les deux camps.

Les hôpitaux, les écoles, les points d'eau sont bombardés. Le rapport parle de meurtres, de tortures, de recrutement d'enfants soldats. La violence sexuelle est également généralisée. Peut-être encore plus du côté des FSR, qui l'emploient contre les populations non-arabes du Darfour.

Alexandra Brangeon Joy Ngozi Ezeilo est l'une des co-autrices du rapport : « Les victimes disent avoir été attaquées chez elles. Tabassées, lynchées et violées par plusieurs hommes. On a aussi des preuves que des femmes ont été réduites à l'esclavage sexuel après avoir été enlevées par des paramilitaires des Forces de soutien rapide. »

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Vu que personne ne semble protéger les civils, les rapporteurs demandent l'envoi rapide d'une force d'intervention au Soudan. Ils recommandent aussi la généralisation de l'embargo sur les armes à tout le pays - il ne concerne aujourd'hui que la région du Darfour.

Les Occidentaux (...) ne veulent pas prendre un certain nombre de mesures et exercer des pressions sur un certain nombre de pays parce qu'ils ont d'autres intérêts qu'ils jugent plus importants que la vie de millions de Soudanais. C'est ça la réalité.

Dernier point : la justice. Les experts plaident pour la création d'un mécanisme judiciaire spécial pour le Soudan, en parallèle de l'action de la Cour pénale internationale. Autant de voeux pieux pour le moment, puisque toutes ces décisions doivent être prises par le Conseil de sécurité des Nations unies.

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