Madagascar: Holijaona Raboanarijaona - La FOCAC est une voie vers la transformation économique du pays

La signature de la lettre d'intention pour le développement des ressources énergétiques et minérales, ainsi que des trois protocoles d'accord lors de la FOCAC est une bonne option économique pour Madagascar. Il s'agit selon les explications de Holijaona Raboanarijaona, président d'Emergence Madagascar et non moins conseiller économique auprès de la Présidence de la République, d'une étape majeure vers l'émergence de Madagascar. Une voie vers la transformation économique. Interview.

Midi Madagasikara : Ce n'est pas la première fois qu'on entend parler d'émergence à Madagascar. D'ailleurs vous êtes parmi les défenseurs de la première heure de ce concept. Qu'en est-il actuellement surtout par rapport aux relations de Madagascar avec la Chine ?

Holijaona Raboanarijaona : Quand on parle de relations avec la Chine, on évoque inévitablement les questions des zones économiques spéciales, zones économiques agricoles mais aussi zones touristiques internationales. Ces initiatives qui peuvent être appliquées à Madagascar en partenariat avec la Chine ont le mérite d'être en parfaite cohérence avec le Plan Emergence Madagascar dont le principal objectif est de transformer l'économie du pays dans les plus brefs délais.

M.M : Pouvez-vous être plus explicite ?

H.R : À travers ces protocoles d'accord, la coopération entre la Chine et Madagascar est appelée à impacter positivement sur l'émergence du pays car elle va booster les secteurs clés du développement économique.

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À commencer par le développement des ressources énergétiques qui permettra de sécuriser l'approvisionnement en énergie, indispensable à la croissance industrielle. Le partenariat peut également viser le secteur minier qui pourrait alors devenir un pilier économique clé, susceptible d'attirer des investissements directs étrangers, augmenter les exportations, afin de générer des recettes fiscales pour financer les infrastructures et les services publics.

On peut également citer le cas des zones économiques spéciales qu'on peut monter avec la Chine pour encourager les créations d'emplois, mais aussi un moyen pour Madagascar de diversifier son économie au-delà de l'agriculture et du secteur primaire.

Par ailleurs, avec des infrastructures modernisées et des incitations fiscales, les ZES attireront des investissements directs étrangers, pour stimuler la croissance économique en générant des recettes en devises. Mais il y a aussi les zones économiques agricoles qui sont utiles pour optimiser la productivité agricole grâce aux technologies modernes et à de meilleures pratiques.

À terme, ces zones économiques agricoles amélioreront l'exportation de produits agricoles. Mais surtout, elles sont créatrices d'emplois en milieu rural et contribueront ainsi à la lutte contre la pauvreté.

Il y a enfin les Zone Touristiques Internationales dont la création attirera les visiteurs étrangers, en développant des infrastructures de classe mondiale et en créant des emplois dans l'hôtellerie, la restauration, et les services associés. Et ce qu'il ne faut surtout pas oublier, c'est que le tourisme international est une source importante de devises qui pourrait renforcer la balance des paiements du pays.

M.M . Pouvez-vous nous expliquer comment ces initiatives vont transformer l'économie et améliorer le niveau de vie des Malgaches ?

H.R. Comme je l'ai déjà dit, ces projets doivent être inscrits dans le Plan Émergence de Madagascar. Ils visent à transformer l'économie malgache à travers trois axes principaux : l'industrialisation, la modernisation de l'agriculture et le développement des infrastructures. Voici comment ces initiatives peuvent transformer l'économie et améliorer le niveau de vie des Malgaches.

Les ZES accéléreront l'industrialisation, en augmentant la productivité du pays et en stimulant la croissance économique annuelle. À moyen terme c'est-à-dire entre 5 à 10 ans, cela pourrait contribuer à augmenter le PIB, à travers la diversification de l'économie qui rendra Madagascar moins dépendant des secteurs traditionnels comme l'agriculture.

La création d'emplois sera au rendez-vous avec les nouvelles zones économiques et la modernisation des secteurs clés, créeront des centaines de milliers d'emplois dans les industries manufacturières, l'agriculture et le tourisme, ce qui réduira le taux de chômage et améliorera les revenus des ménages. Cela aura un effet direct sur la réduction de la pauvreté.

L'afflux d'IDE dans les ZES et le secteur minier pourrait rapidement augmenter au cours des cinq prochaines années. Ces investissements fourniront les capitaux nécessaires pour développer les infrastructures et stimuler la demande intérieure. Le développement des ZES et des Zones Touristiques nécessitera des investissements massifs dans les infrastructures comme les routes, les ports, les aéroports, l'énergie, améliorant ainsi la connectivité du pays.

Cela facilitera non seulement le commerce intérieur et extérieur, mais également l'accès des populations aux services de base. Au bout du compte, avec une économie en expansion, l'industrialisation accrue, et l'amélioration des revenus des ménages, le niveau de vie général des Malgaches devrait s'améliorer significativement. L'accès à des services publics comme l'éducation, la santé, et le logement de meilleure qualité devrait suivre, grâce à l'augmentation des recettes fiscales.

M.M : Sur quelle période cette transformation économique peut-elle se faire ?

H.R. Elle se fera par étape. Sur le court terme c'est-à-dire d'ici un à cinq ans, il y aura d'abord la mise en place des infrastructures de base dans les ZES, le lancement des premiers projets industriels et agricoles, puis l'augmentation progressive des investissements étrangers, et le début du développement touristique.

Sur le moyen terme entre 5 et 10 ans on commencera à assister à une industrialisation visible avec une forte croissance du secteur manufacturier, une montée en puissance du secteur touristique, et une augmentation des exportations agricoles et minières. On pourrait alors observer une réduction de la pauvreté grâce à la création d'emplois et à l'amélioration des infrastructures.

Enfin sur le long terme, dans 10 à 20 ans, on pourra assister à la transformation complète de l'économie avec des ZES pleinement opérationnelles, un secteur touristique florissant, une agriculture modernisée, et un secteur énergétique performant. Alors Madagascar deviendra une économie émergente avec un niveau de vie nettement amélioré.

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