Un collectif d'avocats a enregistré plus de 250 cas d'arrestations de personnes déplacées entre janvier et juillet 2024, notamment à Goma et dans les territoires de Nyiragongo, Lubero et Beni. Motivées par l'absence de pièces d'identité ou par des accusations de collaboration avec le M23, selon eux, ces arrestations mettent en péril la sécurité et les droits fondamentaux de ces personnes déjà fragilisées par le conflit.
Alertés par le nombre croissant des déplacés qui se trouvent détenus dans divers cachots pour absence de pièces d'identité, quelques avocats se sont mis ensemble pour suivre leurs dossiers.
Sans pièces d'identité, ces déplacés ont été accusés d'être des collaborateurs des rebelles. Avec les animateurs de la société civile, ces avocats ont réussi à obtenir la liberté de plusieurs déplacés, explique Frank Bisika, avocat au barreau de Goma :
« A Goma et dans le territoire de Nyiragongo, nous avons eu à identifier 256 cas d'arrestation dans l'intervalle de sept mois, et essentiellement 187 personnes qui ont été libérées par l'intervention des différentes parties prenantes. Au-delà de ça, nous avons enregistré des cas d'arrestation dans le territoire de Lubero, les villes de Beni et Butembo, qui constituaient un nombre important de personnes victimes : 23 dans la ville de Butembo, 27 dans le territoire de Nyiragongo, arrêtées de manière arbitraire ».
Maître Bisika ajoute que l'assistance judiciaire est gratuite pour les victimes. Il encourage les chefs de camp à identifier les déplacés dépourvus de papiers, afin de faciliter les démarches administratives d'obtention d'une attestation de perte des pièces en attendant la délivrance de cartes d'identité.