Au Togo, chrétiens et curieux se sont rassemblés à l'église Christo-Risorto de Hédzranawoe, à Lomé, ce samedi 7 septembre, pour rendre un dernier hommage à Mgr Yves-Nicodème Barrigah, archevêque de Lomé. Le président de la République, Faure Gnassingbé, ainsi que le gouvernement étaient à cette messe présidée par Fridolin Cardinal Ambongo, président du Symposium des conférences épiscopales d'Afrique et de Madagascar.
Monseigneur Barrigah est notamment connu pour avoir dirigé, de 2008 à 2012, la commission Vérité Justice et Réconciliation, mise en place pour faire la lumière sur les violences politiques au Togo entre 1958 et 2005. Les événements de février 2005, après le décès du général Gnassingbé Eyadema, ont fait 500 morts, selon un rapport des Nations unies.
Dans son homélie, l'administrateur apostolique, Mgr Isaac Jogues Gaglo a relevé le patrimoine spirituel laissé par l'archevêque défunt, Mrg Yves-Nicodème Barrigah.
Le président du Parlement évoquait, vendredi 6 septembre, « un patriote qui a fait sa part pour un Togo réconcilié ». Kodzo Adédzé a salué son « travail de qualité » à la tête de la commission Vérité Justice et Réconciliation.
Un homme de Dieu qui a fait sa part, en prenant la tête de cette commission, c'est aussi l'un des aspects que retient l'opposante Brigitte Kafui Adjamagbo Johnson, secrétaire générale de la Convention démocratique des peuples africains (CDPA), jointe par RFI.
« C'était dans un contexte très tendu et dans une défiance très forte qu'il a quand même accepté d'assumer cette responsabilité, alors que personne ne croyait qu'il allait pouvoir faire un travail objectif et qui mette véritablement en lumière les inégalités et les répressions dont les Togolais ont été victimes. Il a su produire un rapport qui a reflété exactement ce que les Togolais ont vécu comme souffrances et il a eu le courage de faire des propositions qui, si elles avaient été appliquées, auraient permis au Togo de voir le bout du tunnel. Ce qu'il nous faut retenir, c'est qu'il a fait sa part, mais chacun doit faire véritablement sa part pour que le Togo s'en sorte », a déclaré Brigitte Kafui Adjamagbo Johnson.