Le 7 septembre, c'est la journée internationale de « l'air pur pour un ciel bleu », célébrée par l'ONU. Ce samedi, c'est l'occasion de rappeler que des millions de personnes meurent, chaque année, dans le monde, de complications liées à la pollution atmosphérique. Parmi les villes dont l'air est le plus pollué au monde figure Kinshasa, la capitale de la République démocratique du Congo (RDC).
La ville de Kinshasa compte, en moyenne, un taux de PM 2.5 (particules fines présentes dans l'air et qui sont nocives pour la santé), dix fois supérieur au seuil de qualité de l'air recommandé par l'Organisation mondiale de santé (OMS).
Joint par RFI, le climatologue Jean-Pierre Ndjibu évoque les principales causes qui font que Kinshasa soit aussi polluée : « Vous avez une très grande ville avec plus de 15 millions d'habitants qui vivent complètement en promiscuité et c'est ce qui fait que la ville produit énormément de déchets. C'est la quantité des déchets qui fait que les avenues, les rivières et les rues deviennent des dépotoirs publics, c'est l'une des premières causes et c'est la plus importante car, au moment de la décomposition, les éléments sont importés dans l'atmosphère et constituent des particules en suspension ».
« La deuxième cause fondamentale, ce sont les véhicules très polluants et qui circulent souvent avec du carburant qui n'est pas un carburant propre. Nous avons également le charbon de bois. Il y a une grande quantité de consommation de bois, une énergie qui produit également du dioxyde de carbone. Et en dehors de cela, il y a les industries qui sont à Kinshasa et qui produisent aussi énormément de particules en suspension. Avec le mouvement des masses d'air et tout cela remis dans l'atmosphère, la qualité de l'air devient très problématique. »
L'ONU appelle à agir
La quasi-totalité des habitants de la planète, soit « neuf personnes sur dix, respirent un air impropre à la consommation. Cela signifie que l'air dépasse les limites fixées par l'OMS et contient un niveau élevé de polluants, les pays à revenu faible ou intermédiaire étant les plus touchés », a pour sa part déclaré Lorenzo Labrador, Responsable scientifique à l'Organisation météorologique mondiale (OMM), avant d'ajouter que « la première chose que les villes doivent faire est de reconnaître l'existence du problème », a affirmé M. Labrador, relevant que « ces villes et ces pays doivent donc d'abord reconnaître qu'il existe un problème de qualité de l'air et qu'il y a suffisamment de données dans le monde pour reconnaître qu'il s'agit d'un problème mondial, en particulier dans les zones urbaines. »
À l'occasion de la Journée internationale de l'air pur pour un ciel bleu, le Secrétaire général de l'ONU, António Guterres, a lancé un vibrant appel au renforcement de la coopération internationale pour faire face à « l'urgence mondiale » que constitue l'aggravation de la pollution de l'air.