Gabon: Les réactions politiques se multiplient après la fuite du projet de Constitution

Au Gabon, les réactions se multiplient après la fuite du projet de constitution sur les réseaux sociaux. Les partisans des militaires au pouvoir annoncent qu'ils feront campagne pour le « oui » en vue du référendum constitutionnel prévu avant la fin de l'année. Le texte propose notamment un mandat de 7 ans renouvelable une fois et fixe l'âge des candidats à la présidentielle entre 35 et 70 ans. Beaucoup d'autres estiment que ce projet, taillé sur mesure pour le général Oligui Nguéma, cherche à instaurer une dictature à la tête de l'État, et appellent à voter « non ».

Les soutiens des militaires au pouvoir se sont rapidement mobilisés pour faire campagne en faveur du « oui ». Parmi eux, Gervais Oniane, ancien candidat à la présidentielle de 2023 et président de l'Union pour la République (UPR), voit dans ce projet une réponse aux attentes des Gabonais. « Je soutiens le fait que le Gabon puisse enfin avoir un régime présidentiel et je soutiens qu'il soit désormais consacré que, pour être président de la République gabonaise, il faut nécessairement être Gabonais de père et de mère. Je demande à tous les Gabonais de voter oui. »

Le projet propose la suppression du poste de Premier ministre. L'actuel Premier ministre Emmanuel Edou Eyene, également président de l'Alliance patriotique, parti fondé par Raymond Ndong Sima, pourrait lui aussi appeler à voter en faveur du projet : « Ce qui est important pour les Gabonais, ce n'est pas seulement le poste de Premier ministre. Nous allons appeler à voter pour un projet qui aurait été approuvé par le Parlement gabonais. »

Un projet controversé pour l'opposition

Opposant depuis l'époque d'Omar Bongo, Pierre Claver Maganga Moussavou qui a fait plusieurs incursions au gouvernement, affirme qu'il battra campagne pour le non, si ce projet est validé en l'état par le Parlement : « On ne peut pas dire oui à une loi taillée pour le président Oligui, qui veut être le seul candidat et pour une dictature assurée et féroce. »

Avant le référendum prévu d'ici fin 2024, le projet de constitution doit d'abord être évalué par le Parlement.

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