Au Kenya, plusieurs voix s'élèvent pour demander une enquête autour des circonstances de l'incendie qui s'est déclenché dans la nuit de jeudi 5 à vendredi 6 septembre 2024 dans un dortoir de l'Académie Hillside Endarasha du comté de Nyeri, dans le centre du pays et qui a coûté la vie à 21 pensionnaires.
Au Kenya, soixante-sept élèves ont été tués dans l'incendie de leur dortoir en 2001. Neuf ont perdu la vie en 2016 dans des circonstances similaires. Le sinistre de cette semaine évoque « des mauvais souvenirs » a indiqué dans un communiqué le bureau du procureur général. Lequel souligne « la négligence et l'échec des responsables à prioriser la sécurité des enfants dans les écoles et à s'assurer de la conformité avec les protocoles de sécurité ».
Des défaillances déjà constatées ces dernières années
En 2020, le contrôleur général du Kenya alertait déjà sur un manque de préparation aux risques incendies de certaines écoles, après en avoir audité une quarantaine. Le rapport cite, entre autres, un manque d'équipement et des constructions peu adaptées, par exemple sans issue de secours. Un des principaux syndicats d'enseignants accuse aujourd'hui le gouvernement de ne pas en faire assez pour s'assurer de la conformité des écoles.
Des règles de sécurité ignorées
Selon la Commission kényane sur le genre et l'égalité, de premières informations indiquent que le dortoir qui a pris feu et qui accueillait plus de 150 garçons était « surpeuplé, en violation des règles de sécurité ». Une mère raconte à l'Agence France Presse le récit de son fils : « réveillés par l'odeur du feu, certains élèves ont tapé sur des boites en métal pour alerter leurs camarades avant de casser une fenêtre pour s'échapper ».
La police a été chargée de mener une enquête sur les circonstances de l'incendie. Le président William Ruto a affirmé que le Kenya allait devoir mettre au clair les causes de la tragédie et traduire les responsables en justice. Il a déclaré trois jours de deuil national à partir de lundi 9 septembre.
Ce samedi, un autre incendie s'est déclenché dans un lycée de filles à Isiolo, dans le centre du Kenya, aux alentours de 10h30. Il a été maitrisé, selon la porte-parole de la police, et aucune victime n'a été annoncée mais il a davantage alimenté la colère et les critiques sur le manque de sécurité dans les écoles.