Congo-Kinshasa: La prison de Makala à Kinshasa continue de compter ses morts

L’entrée principale de la prison centrale de Makala à Kinshasa, le 11/02/2020.

En République démocratique du Congo, six jours après la mort d'au moins 129 détenus lors d'une tentative d'évasion à Makala, la plus grande prison du pays, l'heure est au décompte des victimes. Le bilan est encore incertain tant l'identification des détenus, y compris de ceux décédés, est longue et difficile. Officiellement, les autorités parlent toujours 129 morts, abattus par les forces de l'ordre, ou étouffés, piétinés lors du chaos qui s'est abattu sur la prison de Kinshasa dans la nuit du 1er au 2 septembre. Aucune évasion n'a en revanche été signalée. Une commission interservices de sécurité a été mise en place pour enquêter sur ce drame.

En RDC, les archives de la prison de Makala à Kinshasa ayant été incendiées, les autorités doivent identifier un à un les milliers de détenus du centre carcéral. Les familles de ceux qui ont trouvé la mort dans ce drame ont été invitées à identifier leur proche.

Un processus qui va prendre du temps, certains détenus venant de provinces voisines, d'autres étant en prison depuis des années et ayant perdu tout contact avec leur famille. Depuis jeudi 5 septembre, un procès s'est également ouvert contre une trentaine de détenus accusés de viol et de vandalisme lors de cette tentative d'évasion à Makala.

Les violences ont aussi visé les femmes détenues

Selon la Fondation Bill Clinton pour la paix, plus de 200 femmes détenues ont été violées dans la nuit du 1eᣴ au 2 septembre. Des chiffres difficiles à vérifier, les autorités refusant de laisser la société civile assister les victimes. La télévision d'État a diffusé des témoignages glaçants, notamment celui d'une femme affirmant avoir été violée par dix détenus venus d'autres pavillons de la prison. Autre témoignage : celui d'une victime n'ayant pu compter ses bourreaux, après avoir perdu connaissance pendant son viol.

Vendredi 6 septembre, lors de la réunion du conseil des ministres, le gouvernement a annoncé la prise en charge des victimes, promettant d'y associer des ONG des droits de l'homme.

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