Afrique Centrale: La Cémac salue la capacité des États à emprunter sur le marché mais s'inquiète des dettes record

Des billets de franc CFA de la zone Cemac (Image d'illustration).

Politiques de grands travaux, dépenses publiques accrues par des prix de produits encadrés. Dans un contexte de besoins de fonds en augmentation des pays d'Afrique centrale, il est devenu essentiel pour la Communauté économique et monétaire de l'Afrique centrale (Cémac) de lever des capitaux sur le marché régional des titres publics. Les grands argentiers de la région se sont réunis à Brazzaville cette semaine.

À l'occasion de cette rencontre, des chiffres ont été révélés et un nouveau record a été battu : les États de la Communauté économique et monétaire de l'Afrique centrale (Cémac) ont levé plus de 7 000 milliards de francs CFA sur le marché régional. Soit près de 11 milliards d'euros de dettes en cours. « Une capacité d'emprunt considérée comme une performance, comparée aux premières levées de fonds réalisées à la création du marché en 2011 », souligne le communiqué du ministère congolais de l'Économie et des Finances.

Seulement ces cinq derniers mois, près d'un million d'euros ont été empruntés sur ce marché, un niveau de dettes révélateur de la demande des États. Un montant utilisé notamment pour financer leurs besoins en trésorerie.

Cependant, les objectifs d'emprunts ne sont pas toujours atteints, car aujourd'hui, les banques commerciales atteignent leurs niveaux de prêt maximum, souligne le média spécialisé, Sika Finance. Ces banques sont les principaux créanciers de la Cémac

Pour rester dans les règles de prudence imposées, la marge de manoeuvre des établissements bancaires est désormais très limitée. La solution pour les États de la Cémac réside dorénavant dans l'investissement des acteurs privés qui restent, pour l'instant, frileux à prêter.

Autre inquiétude, souligne l'analyste Cédrick Jiongo, celle de la capacité des États à honorer leurs dettes. Pour la première fois depuis la création du marché régional des titres publics, un État n'a pas été en mesure de régler une échéance. Or, le marché des titres publics a besoin que les créanciers restent confiants en leurs débiteurs pour continuer à prêter.

Pour répondre à cette problématique, une charte de bonne conduite devrait être adoptée par les États, lors de la prochaine réunion prévue en décembre 2024.

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