Mali: Un an après l'attaque du bateau «Tombouctou» sur le fleuve Niger, l'enquête se poursuit

Au Mali, un an après l'attaque du bateau de transport de passagers « Tombouctou » survenue le 7 septembre 2023, les auteurs n'ont toujours pas été arrêtés. Le même jour, un camp militaire avait également été attaqué à Bamba dans la région de Gao. Selon le bilan officiel, l'attaque aurait causé la mort de 64 personnes, dont 49 civils. Revendiqué par le Groupe de soutien à l'islam et aux musulmans, cette attaque avait créé l'émoi dans l'opinion et une forte vague de soutien.

Tout le week-end au Mali, les images du bateau « Tombouctou » en flamme ont fait le tour des réseaux sociaux accompagnés de messages d'hommages aux victimes. Fatoumata Harber, web activiste malienne, est toujours très émue à l'évocation du souvenir de cette journée du 7 septembre 2023 : « Pour avoir pris ce bateau depuis mon enfance jusqu'à maintenant, je sais qu'il était rempli de femmes et d'enfants, des personnes vulnérables et vraiment quand des enfants, des femmes, peut être des personnes qui ne savent même pas nager, se retrouvent la cible de tirs, on a vraiment mal ».

Selon des sources indépendantes, des centaines de personnes auraient été tuées sous les tirs de mortiers et du fait de l'incendie du bateau. De nombreuses autres sont toujours portées disparues. Plus de 500 personnes étaient à bord.

Durant l'hivernage, les bateaux de la compagnie malienne de navigation sont depuis des décennies pleins à craquer. Avant l'attaque et du fait de l'insécurité, le fleuve Niger était considéré comme une voie sûre entre les villes du nord et du sud du Mali. Car pendant cette période de crue, les pistes sont inondées et difficilement praticables. Les bateaux sont aussi un trait d'union entre les populations des différentes régions du pays.

La solidarité en réponse à la tragédie

Quelques heures après l'annonce du drame, Fatoumata Harber avait ainsi lancé une cagnotte avec l'appui d'autres activistes et des associations comme Solidaris223 pour venir en aide aux personnes en détresse et fournir des produits de premières nécessités. D'autres avaient organisé des campagnes de don de sang. « Les blessés ont été évacués vers l'hôpital de Gao, tandis que les rescapés se sont retrouvés dans la localité de Gourma Rharous dans la région de Tombouctou. Ils étaient dans le dénuement total, pas de vêtements, parfois rien sur le dos, pas de chaussures. C'est à ces premiers besoins que nous avons essayé de répondre, et Dieu merci, on a pu », raconte-t-elle.

Malgré l'assistance et la générosité des populations, plus de 200 rescapés sont restés bloqués plusieurs jours dans la ville de Rharous faute d'avoir pu être évacués sous escorte par la route. Elles mettront plus de dix jours à retrouver leurs familles, et sont toujours dans l'attente d'un procès.

Dans l'attente des conclusions de l'enquête

Au lendemain de l'attaque, le procureur du pôle antiterroriste du Mali a annoncé l'ouverture d'une enquête judiciaire dont les conclusions n'ont pas encore été rendues. Les autorités ont déclaré, elles, trois jours de deuil national et le président de la transition Assimi Goita a promis de débloquer une somme de 250 000 francs CFA par rescapé.

Selon nos informations, cette aide n'est pas parvenue à plusieurs d'entre eux. Mais dans un communiqué publié ce samedi 7 septembre pour commémorer le premier anniversaire de cette tuerie, la compagnie malienne de navigation exprime toute sa gratitude au président qui a déclaré pupilles de la nation, les ayants droits des personnes décédées durant l'attaque.

Hassatou Ba Minté directrice Afrique de la Fédération Internationale des Droits de l'Homme revient pour RFI sur ces aspects.

Pour l'instant, nous n'avons vu aucune information officielle des autorités maliennes sur le déroulement des enquêtes.

AllAfrica publie environ 500 articles par jour provenant de plus de 100 organes de presse et plus de 500 autres institutions et particuliers, représentant une diversité de positions sur tous les sujets. Nous publions aussi bien les informations et opinions de l'opposition que celles du gouvernement et leurs porte-paroles. Les pourvoyeurs d'informations, identifiés sur chaque article, gardent l'entière responsabilité éditoriale de leur production. En effet AllAfrica n'a pas le droit de modifier ou de corriger leurs contenus.

Les articles et documents identifiant AllAfrica comme source sont produits ou commandés par AllAfrica. Pour tous vos commentaires ou questions, contactez-nous ici.