Après les incidents dans la prison de Makala qui ont fini dans un bain de sang dans la nuit du 1er au 2 septembre à la prison de Makala en RDC, les ONG de défense des droits des femmes réclament un accès sur les lieux. Pendant les évènements, qualifiés d'une tentative d'évasion, de nombreuses femmes ont été victimes de viols et restent sans assistance ni soins nécessaires.
En République démocratique du Congo, une semaine après le bain de sang à Makala, la plus grande prison du pays, le bilan humain est encore incertain. Les autorités parlent toujours de 129 détenus morts, soit abattus par les forces de l'ordre, soit étouffés ou piétinés lors du chaos qui s'est ensuivi.
Le nombre est également tristement haut en ce qui concerne les femmes détenues violées. Les autorités avancent le chiffre de 156 viols, sur plus de 300 femmes que comprend la prison. Un chiffre invérifiable, indiquent les ONG de défense des droits des femmes.
« Les femmes ont été violées dans l'endroit le plus sécurisé. C'est au-delà de l'entendement », gronde José Kitoko, de l'organisation Fille et femme en action pour la promotion, la protection et la défense des droits humains. L'organisation réclame un accès à la prison de Makala pour venir en aide aux victimes : « Toute femme a des droits, martèle José Kitoko. Qu'elles aient commis une infraction ou pas (...). Ces femmes, qui n'étaient pas encore devant leur juge, ont été violées. Nous demandons qu'ils nous laissent l'accès puisque ces femmes doivent porter plainte. »
Plus que de l'aide juridique, l'ONG « demande l'accès, car ces femmes doivent porter plainte », et aussi l'ONG veut apporter des soins aux victimes, qu'elles estiment délaissées, les autorités refusant toujours tout accès aux membres de la société civile. « Elles ont besoin de soins appropriés. La prise en charge (médicale) doit se faire sous deux heures, explique José Kitoko. Mais lorsqu'il y a un dépassement de délai, on s'attend à beaucoup de choses : les maladies sexuellement transmissibles, les grossesses non désirées. C'est inadmissible ! »
Les autorités ont commencé à entendre vendredi 6 septembre les détenus accusés de viols, cela en audience foraine.