Ile Maurice: Pourquoi nos para-athlètes réalisent des performances extraORdinaires...

8 Septembre 2024

Nos para-athlètes font la fierté du pays depuis plusieurs années déjà. Et ils ont fait battre nos coeurs lors de Jeux des îles, en 2019. Depuis, ils multiplient leur participation aux compétitions internationales où ils font briller le quadricolore mauricien. Est-ce parce qu'ils sont mieux encadrés ? Bénéficient-ils de plus de soutien ? Qu'est-ce qui contribue aux succès de nos champions ?

Pour Jean Marie Malépa, président du Mauritius Paralympic Committee (MPC), l'effort pour que les handisportifs soient enfin reconnus et appréciés à leur juste valeur ne date pas d'hier. Le travail, soutient-il, a débuté depuis une dizaine d'années avec d'autres ministres des Sports avant Stephan Toussaint. «Nous avions alors voulu que nos paraathlètes deviennent des professionnels et nous avions fixé notre objectif aux Jeux olympiques de 2015. Nous avions alors choisi des talents depuis leur plus jeune âge et les avons accompagnés et cela a été un vrai succès. Un déclic avec leur performance. Presque tous avaient décroché des médailles d'or.»

Corps et âme

Le président du MPC confie qu'un plan a été mis sur place pour continuer à suivre leur progrès mais aussi, dit-il, il y a eu l'appui de coaches bien adaptés aux sportifs, comme Jean Marie Bhugeerathee. «Il se dévoue corps et âme comme entraîneur pour ces personnes. Il fait un bon travail.» Mais, indique Jean Marie Malépa, «ce n'est pas tout pour pouvoir représenter le pays à l'international ; il y a tout une série de choses qui doivent être prises en considération. Il faut les accompagner pour l'aspect nutrition, les préparer physiquement ou encore mentalement».

Les deux membres du comité paralympique mauricien se consacrent à l'encadrement des handisportifs depuis une dizaine d'années.

Puis, dit notre interlocuteur, une décision cruciale a été prise, celle d'imposer les minima pour se qualifier à représenter le pays lors des compétitions. «Ce n'est qu'à ce moment que l'on peut garantir un bon niveau.» Pour Hewlett Nelson, ancienne championne de l'océan Indien, ex para-athlète, secrétaire du MPC, mais aussi maman de l'entraîneur Jean Marie Bhugeerathee actuellement à Paris, «avant il fallait par exemple envoyer impérativement une fille et/ou un garçon à certaines compétitions mais aujourd'hui, ce n'est plus le cas. L'on se base uniquement sur la performance du participant en le choisissant».

De plus, relate-t-elle, le succès de nos para-athlètes est dû surtout à leurs efforts. «Ils se donnent à fond dans ce qu'ils font. Notamment avec des entraînements deux fois par jour et six fois par semaine.» Puis, poursuit Jean Marie Malépa, il y a eu une amélioration des infrastructures pour que les entraînements se déroulent dans les meilleures conditions possibles pour nos para-athlètes. Parmi, le stade de Côte-d'Or. «Il est adéquat pour eux, mêmes les toilettes sont adaptées à leurs besoins. Ils se sentent à l'aise. Quelques années de cela, on avait beaucoup de problèmes.»

L'entraîneur Jean Marie Bhugeerathee, qui n'est autre que le fils de Hewlett Nelson, se dévoue corps et âme pour ses para-athlètes

Hewlett Nelson s'en souvient. «C'est vrai que nous n'avions pas beaucoup d'infrastructures. Mais après on a obtenu le soutien du ministère et des sponsors entre autres.» Aujourd'hui, avec toutes les facilités, le pays peut se targuer d'avoir sa première para-athlète championne du monde. En mai dernier au Japon, Noemi Alphonse a décroché l'or. Puis, il y a eu Anaïs Angeline, vice-championne du monde au saut en longueur T37 et plus récemment le para-athlète de 22 ans, Yovanni Philippe, s'est distingué à la finale du 400 m T20 des Jeux paralympiques à Paris en obtenant une superbe médaille le bronze. Une véritable fierté pour Maurice.

L'attention individuelle

Jean Marie Malépa confie en gros que le succès intervient après une détection des potentiels talents puis il faut les laisser évoluer à leur propre rythme. «Il ne s'agit pas d'appartenir à un club ou pas. Il s'agit de l'attention individuelle accordée à ces talents, une fois dénichés. Le succès n'est pas le fruit du hasard. Nous travaillons pour mettre le handisport à niveau. C'est aussi un espoir aux personnes en situation d'handicap, de leur faire comprendre que le sport est aussi une façon de vivre pleinement.» Il confie dans la foulée que d'autres jeunes talents ont été détectés et ils seront suivis de près pour incarner nos fiertés de demain. «Nous préparons la relève», se dit avec espoir Hewlett Nelson.

Pour l'ex-président du MPC, Krisley Appadoo le succès est impossible sans la détermination. «Ils sont désormais aussi plus visibles sur le plan local et international et les gens commencent à prendre conscience de leur potentiel. Un handisportif a beaucoup à partager en termes d'inspiration, d'esprit de persévérance et d'adaptabilité. Il y a aussi plus de soutien du ministère, notamment sur le plan financier.»

Nous avons sollicité la cellule de communication du ministère des Sports pour connaître les aides destinées à nos para-athlètes mais elle n'était pas encore revenue vers nous à vendredi soir. En tout cas, les para-athlètes, soutient Jean Marie Malépa, gagnent leur vie grâce à leur discipline. «C'est un travail à plein temps qui demande beaucoup d'efforts et ils peuvent vivre de cela, heureusement.»

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