Afrique: Transformer la police dans des contextes de crise

Un gage de sécurité, de paix et de développement

Appeler la police est habituellement la première chose qui vient à l'esprit dans une situation dangereuse. Pourtant, dans de nombreuses régions du monde, les gens hésitent à faire appel à la police. Les raisons en sont multiples et peuvent aller de la méfiance envers les forces de l'ordre, au comportement abusif de la police, ou aux obstacles logistiques. Dans des régions touchées par les crises, une police efficace et responsable est essentielle pour que les individus et les communautés se sentent en sécurité.

La Journée internationale de la coopération policière met en lumière le rôle crucial de la coopération pour la sécurité publique, la prévention de la criminalité et de la violence, ainsi que la protection des droits de l'homme. Le travail du PNUD sur la sécurité communautaire dans plus de 40 contextes touchés par des crises a prouvé que l'approche la plus efficace consiste à effectuer une transformation de la police centrée sur les besoins des populations.

Par exemple, à Gambisara, en Gambie, la police de proximité, soutenue par le PNUD, a fait une réelle différence. « Avant l'initiative, il ne se passait pas un jour sans qu'un vol, un viol ou une violence domestique ne se produise au sein de la communauté. Aujourd'hui, le nombre de cas a diminué et la vie est plus sûre », déclare Ali Bongo.

Dans toutes les régions, et plus particulièrement dans les situations de crise ou de conflit, il est essentiel que la police agisse en partenariat avec les communautés et instaure la confiance. Pour ce faire, les forces de l'ordre doivent faire preuve d'intégrité, de transparence et de responsabilité. Les gens doivent être convaincus que les policiers seront tenus pour responsables en cas d'usage excessif de la force ou de violation des droits de l'homme, ce qui nécessite un contrôle rigoureux.

En République démocratique du Congo (RDC), au Liban, au Nigéria, au Venezuela et ailleurs, le PNUD a travaillé avec les gouvernements pour créer des plateformes numériques, rédiger des codes de conduite et élaborer des politiques qui garantissent la responsabilité de la police.

En RDC, un nouveau département provincial de surveillance au sein de la police est chargé du contrôle et des enquêtes internes. Au Liban, plus de 390 municipalités participent à un programme de réforme qui vise à promouvoir la police de proximité et à améliorer la surveillance et la responsabilisation.

En Irak, des commissariats de police modèles proposent des services de police « à guichet unique » accessibles et centrés sur les personnes. Dans ces localités, des enquêtes commandées par le PNUD ont révélé que ces innovations ont entraîné un changement significatif dans la perception du public et doublé le nombre de cas signalés de crimes, y compris les cas de violence à l'encontre des femmes et des enfants. Le PNUD a formé 2 290 formateurs de police, dont 120 femmes, qui ont à leur tour dispensé une formation en matière de maintien de l'ordre efficace et d'engagement communautaire à plus de 6 000 agents dans tout le pays.

La numérisation, lorsqu'elle est intelligente et fondée sur les droits de l'homme, peut également améliorer la prestation des services de police, optimiser les ressources et lutter contre l'impunité. Le PNUD a soutenu la numérisation des services de police en RDC, en Gambie, à la Grenade, au Honduras, au Nigéria, au Pakistan et ailleurs.

Au Honduras, le PNUD a contribué à la création d'une nouvelle plateforme numérique pour analyser les facteurs de risque et les indicateurs de violence et d'insécurité dans 298 municipalités. À la Grenade, le PNUD et l'Agence américaine pour le développement international ont soutenu l'initiative Police Force Goes High Tech. Un nouveau système de gestion de l'information aidera la police à passer des rapports papier aux rapports numériques, à améliorer la gestion des données et l'analyse de la criminalité.

Les partenariats et une approche intégrée sont essentiels au succès des réformes de la police. En collaboration avec le Département des opérations de maintien de la paix des Nations Unies, le PNUD copréside le Centre de coordination mondial des Nations Unies pour l'état de droit (GFP) qui fournit une expertise et un financement catalytique et renforce l'approche One-UN pour réduire la violence, protéger les droits de l'homme, rétablir la justice et la sécurité pour les populations touchées par les crises et les conflits.

Grâce au GFP, le PNUD est en mesure de mener des réformes de la police en RDC, en Haïti, au Mali, en Somalie et au Soudan du Sud. En Haïti, où les gangs armés contrôlent 80 % de la capitale, Port-au-Prince, le PNUD met en oeuvre un programme global de soutien à la Police nationale d'Haïti en partenariat avec l'Office des Nations Unies contre la drogue et le crime et le Bureau intégré des Nations Unies en Haïti. Cela améliore la sécurité des citoyens, vise à étendre la présence policière et à renforcer sa capacité à contrôler les gangs armés, ainsi qu'à améliorer le contrôle des frontières.

Au Soudan du Sud, plus de 200 comités locaux de sécurité à propos des relations entre la police et la communauté promeuvent la transparence et la responsabilité de la police. Quarante pour cent de ces comités sont dirigés par des femmes, des jeunes et des personnes déplacées. Grâce à leurs activités, la population, et en particulier les femmes et les jeunes filles, bénéficient d'une meilleure sécurité. Ces résultats sont obtenus grâce au soutien conjoint du PNUD et de la mission des Nations Unies au Soudan du Sud.

Ces exemples montrent qu'une police centrée sur les personnes apporte un réel changement, même dans les situations les plus difficiles. Lorsque des policiers responsables et professionnels représentent les communautés qu'ils servent, ils peuvent instaurer la confiance, améliorer la sécurité et ouvrir la voie à une paix et un développement durables.

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