Le déficit budgétaire de l'État du Sénégal en 2024 a été révisé à 946,9 milliards du Produit Intérieur Brut (PIB), contre une prévision initiale de 840,2 milliards, soit 106,7%. Quant à la pression fiscale, elle est prévue à 19,5 %.
L'année 2024 marque l'entrée du Sénégal dans le groupe des pays producteurs de pétrole et de gaz. Cette production commence dans un contexte de détente des prix des matières premières, notamment le pétrole brut. Grâce au démarrage de la production d'hydrocarbures, le taux de croissance a été revu à 7,3 %, contre une prévision initiale de 9,2 % et une estimation de 4,6 % pour 2023, selon la dernière publication de la Direction de la Prévision et des Études Économiques (DPEE).
Cette croissance serait principalement tirée par le secteur secondaire (+16,2 %), et, dans une moindre mesure, par les secteurs primaire (+4,8 %) et tertiaire (+4,9 %). La croissance du PIB hors hydrocarbures passe de 6 % à 4,8 %. Concernant les prix, en 2024, le déflateur du PIB est prévu à 3,6 %, contre 3,9 % en 2023 et 8,7 % en 2022. Cette baisse des prix est liée au ralentissement des cours des matières premières, amorcé depuis 2023.
Déficit budgétaire en hausse
Initialement prévu à 3,9 % en 2024, le déficit budgétaire a été révisé à la hausse de 0,65 %, soit 4,55 %. Quant à la pression fiscale, elle est prévue à 19,5 %, contre 19,4 % dans la Loi de Finances Initiale (LFI). Concernant la balance des paiements, la situation des échanges avec le reste du monde se traduirait par un déficit du compte des transactions courantes de 2 838,0 milliards en 2024 (soit 13,6 % du PIB), contre 3 488,2 milliards en 2023 (soit 18,9 % du PIB).
Cependant, le compte de capital se renforcerait de 143,6 milliards, pour atteindre 264,7 milliards en 2024. Par ailleurs, le solde du compte financier diminuerait de 808,0 milliards. En définitive, le solde global de la balance des paiements devrait afficher un excédent de 106,9 milliards en 2024. Concernant la situation monétaire en 2024, elle serait marquée par une hausse des avoirs extérieurs nets (+106,9 milliards), une progression des créances intérieures de 11,0 %, et une expansion de la masse monétaire de 12,0%.
Risques macroéconomiques
L'économie mondiale est confrontée, ces dernières années, à des crises majeures et multiformes liées, principalement, à la crise sanitaire et au conflit russo-ukrainien. Ces événements ne sont pas sans conséquences sur l'activité économique de notre pays. Certains évènements pourraient remettre en question les hypothèses de projection.
Au titre des risques internes, la classification en fonction de leur probabilité d'occurrence peut être retenue : une baisse de la production de pétrole et de gaz par rapport au dernier calendrier ou programme de production ; une persistance de l'inflation ; une baisse de la production agricole en liaison notamment avec le volume et la répartition spatio-temporelle de la pluviométrie ; le retard dans la mise en service d'infrastructures de grande envergure à fort impact sur la mobilité.
S'agissant d'une baisse de la production de pétrole et du gaz, les contraintes potentielles sont les suivantes : les risques liés à la situation financière des entreprises pétrolières internationales engagées dans les projets SANGOMAR et GTA ou à un changement de stratégie en termes de gestion de portefeuille ; le risque politique qui pourrait découler d'un changement de paradigme imposé par un nouveau régime occasionnant une modification du calendrier initialement prévu ; et une crise de grande envergure du marché des hydrocarbures marquée par une baisse importante du niveau des prix rendant le démarrage de l'exploitation très peu profitable voire impossible, en rapport avec des pertes insoutenables.
A l'international, les conséquences de la crise entre la Russie et l'Ukraine ainsi que le conflit au moyen orient occasionnent des perturbations dans les chaînes d'approvisionnement avec une hausse considérable des coûts d'acquisition de certains produits tels que le blé, les produits pétroliers et les matériaux de construction. En outre, la persistance de l'inflation et le maintien ou la poursuite du durcissement des conditions de financement des économies des pays en développement constituent un risque majeur pour notre économie.