En Côte d'Ivoire, le Front populaire ivoirien (FPI) rompt son partenariat avec le Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP), le parti au pouvoir. Les deux formations avaient signé un « accord de partenariat », il y a près d'un an et demi, pour nouer des alliances électorales et travailler sur la réconciliation.
En Côte d'Ivoire, le Comité central du FPI estime que son « accord de partenariat » avec le RHDP est devenu « préjudiciable, sans objet et caduc », lit-on dans un communiqué.
Le FPI explique avoir proposé un séminaire sur la réconciliation nationale. Séminaire que le RHDP aurait refusé. Depuis le 2 mai 2023, date de la signature d'un accord de partenariat entre les deux formations politiques, « aucune action conjointe n'a été entreprise par les deux parties en faveur de la réconciliation nationale », déplore le FPI.
Une fracture qui remonte surtout aux élections municipales et régionales
La fracture remonte surtout aux élections municipales et régionales du 2 septembre 2023. Le FPI reproche au RHDP de ne pas avoir joué le jeu des alliances, ce qui a entraîné la perte de deux mairies et surtout celle du Conseil régional du Moronou, où le président du FPI, Pascal Affi N'Guessan, a été mis en échec, dans son propre fief.
La direction du RHDP prend acte de cette décision. Joint par RFI, Kobénan Kouassi Adjoumani, le porte-parole du RHDP, relativise l'ampleur de « l'accord de partenariat ». Il évoque davantage une forme de « cohabitation », selon ses mots. « Pascal Affi N'Guessan a été fautif dans l'organisation de sa campagne aux locales », estime Kobenan Kouassi Adjoumani, pour qui, l'échec du FPI à ces élections n'est pas lié au RHDP.
Quant à l'appel au rassemblement de l'opposition prononcé le 14 juillet dernier par l'ancien président Laurent Gbagbo, le FPI « prend acte » et entend se positionner « au moment opportun ».
Pour rappel, le FPI a été créé par Laurent Gbagbo en 1982. Mais une brouille politico-juridique a éloigné les deux hommes pour la direction du parti, lorsque Laurent Gbagbo était hors du pays, incarcéré à la prison de Scheveningen, aux Pays-Bas, dans le cadre de son procès à la Cour pénale internationale. À son retour en Côte d'Ivoire en 2021, Laurent Gbagbo a décidé de créer un autre parti, le Parti des peuples africains (PPA-CI), laissant Pascal Affi N'Guessan diriger le FPI.
Le FPI tiendra un Congrès les 8 et 9 novembre à Yamoussoukro, pour sans doute, désigner son candidat à la présidentielle d'octobre 2025 et clarifier son positionnement sur la scène politique actuelle.