Les trente-quatre membres du comité de gestion du district sanitaire de l'île Mbamou, dont un bureau de cinq responsables, ont été installés le 8 septembre, en présence du sous-préfet Jean Amboua. Ces responsables communautaires devraient contribuer à améliorer l'offre de soins de santé dans ce district du département de Brazzaville.
Peuplé d'environ 15 000 habitants, le district de l'île Mbamou dispose de trois centres de santé intégrés (CSI) et d'un poste de santé répartis dans les vingt-trois villages qui le composent. Cette île voisine de la capitale Brazzaville est difficile d'accès. Pour atteindre Lissanga, le chef-lieu du district, il faut naviguer pendant une heure à l'aide d'une pirogue motorisée et au moins 2h30 avant d'arriver à Centre-Mbamou, l'un des grands villages de l'île.
Le village Centre-Mbamou n'est pas connecté au réseau électrique, tout comme l'ensemble du district. Dans cette localité, le CSI fonctionne à l'aide d'un panneau solaire souvent en panne. Équipé de trois lits, d'une salle de consultations, d'un bloc d'accouchement et de la pharmacie, ce CSI est privé de presque tout. La seule infirmière en poste ce jour, Vychervie Nguekou, a expliqué les difficultés de son centre hospitalier. « Nous avons besoin des médicaments, du personnel supplémentaire, de l'électricité, d'un local aménagé », a-t-elle lancé.
En raison de leur proximité au fleuve, les habitants de l'Île Mbamou sont exposés à de nombreuses maladies. Les risques pathogènes les plus répandus, d'après le médecin chef du district sanitaire, Dr Nelson Bokalé, concernent le paludisme, les maladies diarrhéiques et dermatologiques. En effet, la mise en place du comité de santé permettra d'établir le dialogue entre les autorités sanitaires et les communautés cibles. « La population va participer directement à la gestion du CSI, à travers les programmes de sensibilisation contre les maladies, à l'entretien du local et distribution des kits communautaires », a confié Dr Nelson Bokalé.
Rappelons que la restructuration des comités de santé au sein des CSI est prévue dans un décret de 2020(n°2020-553). Une étude menée en 2018 par l'Observatoire congolais des droits des consommateurs(O2CD) a révélé la faible participation de la société civile et des communautés bénéficiaires dans la gestion du système sanitaire en République du Congo. Grâce à un financement de plus de 26 millions FCFA de l'ambassade de France au Congo, l'observatoire est engagé dans le processus de restructuration de douze comités de santé dans cinq districts sanitaires du pays.
« Dans le district sanitaire de la sous-préfecture de l'île Mbamou, un comité de santé a été identifié avec l'appui de la direction départementale des soins et services de santé. Pour parvenir à cette restructuration, plusieurs activités ont été planifiées, à savoir la sensibilisation, l'organisation de l'assemblée générale afin de conformer leur composition aux exigences du décret de 2020. La prochaine étape sera la formation des membres du comité de santé », a indiqué René N'Gouala, le président de l'O2CD.