Dakar — Les lombalgies occupent "une part importante dans les accidents du travail et les maladies professionnelles" au Sénégal, révèle le président de l'Association des kinésithérapeutes rééducateurs (Askir), Cheikh Seck.
"Les trois quarts de la population mondiale dont l'âge est compris entre 20 et 90 ans ont déjà souffert de douleurs lombaires ou vont en souffrir", a-t-il prédit, à l'occasion de la célébration de la journée mondiale de la physiothérapie.
Selon lui, "les lombalgies représentent une part importante dans les accidents du travail (AT) et les maladies professionnelles (MP). Près de la moitié des accidents de travail de lombalgie sont survenus lors de port de charges".
Il signale que "certains facteurs de risques de lombalgies (manutentions, chutes, accidents, postures contraignantes, surtout les fauteuils avec dossier non conformes dans nos bureaux, sont présents dans beaucoup de profession". C'est dire selon lui que "les lombalgies peuvent donc toucher tous les travailleurs ou toutes les professions".
Le kinésithérapeute affirme indique que les lombalgies résultant de ces situations entrainent des conséquences en termes d'incapacité ou en termes de nombre et de durée des arrêts de travail parmi les salariés exposés.
Il estime que "cette douleur lombaire dépasse le cadre symptomatique d'une simple douleur, et nous pousse à réfléchir sur la problématique de toutes les affections touchant la colonne vertébrale (rhumatologie, neurochirurgie, ortho traumatologie".
"Cela nous permet de montrer la pluridisciplinarité de la kinésithérapie ou la physiothérapie, qui touche la neurologie, la cardiologie, la pneumologie, l'urologie, la médecine du sport ou la gynécologie, notamment la santé de la mère et de l'enfant", a souligné le Dr Cheikh Seck.
Il a recommandé "une meilleure implication des physiothérapeutes" dans les politiques de rééducation fonctionnelle, de réadaptation ou de handicap en général".
"Nous souhaitons aussi un accompagnement dans la politique de formation, et d'insertion, l'harmonisation des curricula de formation et la création d'un corps d'accueil dans la fonction publique (...) pour les physiothérapeutes, de la licence jusqu'au doctorat", a-t-il plaidé.
Il évoque aussi la finalisation du processus de reclassement à la hiérarchie A2, qui est vivement souhaitée.
Le secrétaire général du ministère de la Santé et de l'Action sociale, Serigne Mbaye, déclare qu"'une étude réalisée en 2020 chez les professionnels de santé avait montré une prévalence de 62,5% [des lombalgies]".
Si des "efforts considérables ont été réalisés", il n'en reste pas moins qu"'il y a encore beaucoup d'efforts à faire pour prendre en charge toute la problématique de la physiothérapie", a-t-il soutenu. Il a promis de "transmettre les requêtes formulées auprès du ministre de tutelle afin d'y apporter des solutions".
Selon l'Organisation mondiale de la santé, les lombalgies représentent un enjeu de santé publique, un symptôme répandu avec quatre personnes sur cinq qui en souffriront au cours de leur vie.
La journée mondiale de la physiothérapie est célébrée sur le thème "La prise en charge des lombalgies ou douleurs lombaires".