Le 3éme Forum de l’Union Africaine pour les Micros Petites et Moyennes Entreprises (MPME) en Afrique s’est ouvert ce 09 septembre 2024 à Windhoek en Namibie et se tiendra jusqu’au 13 septembre. Sous le thème « Favoriser l’autonomisation financière et l’innovation éducative pour les startups et les MPME africaines », ce rassemblement de MPME innovantes africaines est l’occasion pour les startupers de prendre part au forum et d’exposer leurs expertises dans le milieu entrepreneurial.
Cet évènement, en collaboration avec le Conseil namibien de promotion et de développement des investissements (NIPDB), regroupe des experts, des startups, des entrepreneurs et plus de 450 délégués venus des quatre coins du continent et vise à renforcer l’autonomisation des MPME en Afrique.
Ce forum de quatre jours comprendra une variété d’activités visant à doter les MPME d’informations et des compétences nécessaires pour commercer et stimuler le commerce intra-africain dans le cadre de la Zone de Libre Echange Continentale (ZLECAF).
En effet, il est conçu pour que les MPME s’engagent avec des experts et des pairs afin de relever les défis auxquels sont confrontées les petites entreprises dans leur ensemble, et accélèrent leur croissance dans la Zlecaf.
C’est dans cette optique que Mme Cynthia Essognim Gnassingbe-Essonam, Conseillère principale au Bureau du Secrétariat général de la Zlecaf pense que la Zone de Libre Echange Continentale est l’occasion qui s’offre au continent pour s’industrialiser, car, selon elle, « nous cherchons à faire tomber les barrières ou les valeurs qui ont entravé le commerce et l’investissement sur le continent ». Dès lors, il est nécessaire de renverser la situation et ajouter de la valeur en Afrique.
La Zlecaf est un accord qui a été adopté en tenant compte de tous les aspects impliqués dans les activités commerciales et d’investissements. Dans le cadre de cet accord, Mme Gnassingbe-Essonam estime qu’avec les nombreux protocoles, il est important de noter qu’aujourd’hui, pour la première fois, l’Afrique a un règlement unique dont l’objectif est de créer un marché unique.
Par conséquent, cela englobe un besoin de plusieurs accords en rapport au MPME. Dans ce cadre, il est impératif d’accélérer le commerce dans le continent de façon simple et harmonisé pour attirer plus d’investissement.
La Conseillère principale de la Zlecaf a pris l’exemple de l’Angola qui a 90 % de son secteur privé principalement constitué de micros, petites et moyennes entreprises. A son avis, ces PME ne doivent pas être laissées de côté, car les accords commerciaux profitent généralement aux grandes entreprises. « Une PME qui développe un produit ou un service en Angola ne doit pas se contenter de se concentrer sur le marché angolais, mais doit aujourd’hui penser à un marché plus vaste », a-t-elle ajouté.
A noter que le Forum a donné la priorité aux secteurs clés que sont l’agriculture, l’industrie manufacturière, les technologies de l’information et des communications (TIC), le secteur minier et les industries créatives. Ces secteurs s’alignent sur les stratégies clés de l’Union africaine, notamment la Stratégie pour les PME, la Stratégie de développement de l’industrie de la mode et la Stratégie pour les produits de base.
Il soutient également la vision de l’Agenda 2063 pour le développement durable en donnant aux petites entreprises africaines les moyens de stimuler la croissance économique, de favoriser l’innovation et de contribuer à la création d’emplois à long terme sur le continent.
Par ailleurs, Dr. Ify Ogo, spécialiste régionale du Programme des Nations Unis pour le Développement (PNUD) pour sa part, souligne le fait de pouvoir relever les besoins de puissance pour la fabrication et l’exportation de biens.
Dans l’ensemble du commerce, en termes de services « lorsque nous pensons à la Zlecaf, les obstacles typiques au commerce des services ne sont pas que les tarifs. Ils se présentent souvent sous la forme de règles qui déterminent qui peut faire quoi ». Ainsi, à en croire la spécialiste régionale du PNUD, il faut gérer les barrières tarifaires et non-tarifaires, les connaître afin d’élaborer des détails pour les enlever dans le but de faciliter le commerce dans la Zlecaf.
Dans le même sillage, M. Reuben Gisore, Directeur Technique de l’Organisation Africaine de Normalisation, s’est exprimé sur ces règles, comment les observer et déterminer les objectifs finaux. De ce fait, il est primordial d’avoir de bonne pratique agricole pour la production et savoir comment harmoniser les besoins.
« Lorsque nous suivons le processus des commerçants, nous nous concentrons parfois davantage sur les échanges de biens, mais nous avons également beaucoup de services commerciaux », a-t-il déclaré.
En effet, ces règles qui parfois ne regardent pas l’objectif final permettent d’atteindre la fin du processus. M. Ruben a pris l’exemple d’un agronome qui est en phase avec les exigences de sorte qu’il puisse se déplacer d'un pays à l'autre, offrir des services et obtenir les bonnes pratiques agricoles qui permettent aux gens de produire des cultures ou des produits agricoles qui répondent aux exigences. Selon lui, ce sont certaines des normes qu’ils appliquent assez souvent, de sorte qu'un agronome qui est au Kenya peut se déplacer au Rwanda, en Ouganda, ou au Zimbabwe en offrant ses services et être payé.
Pour rappel, le Forum des MPME de l’Union africaine a joué un rôle déterminant dans la mise en œuvre de programmes qui reflètent l’évolution du paysage du développement des MPME en Afrique. À partir de juin 2022, le forum inaugural s’est tenu au Caire, en Égypte. S’appuyant sur cette dynamique, le deuxième forum s’est tenu en septembre 2023 à Addis-Abeba, en Éthiopie.
Pour l’édition de 2024, des résultats favorables pour le développement intra-africain sont attendus notamment, la documentation des produits financiers et des étapes de l’activité qui peuvent être consultés, l’élaboration des recommandations et des solutions pratiques qui permettent à l’environnement de faciliter l’accès au financement.
À cela s’ajoute la fourniture de solutions fondées sur des données probantes sur la façon dont les entrepreneurs peuvent accéder au financement et enfin de présenter des PME prêtes à l’investissement dans l’écosystème entrepreneurial africain.