Le président de la Fédération de l'opposition (FOC), Jean-Félix Demba Ntélo, au cours d'une conférence de presse animée le 9 septembre à Brazzaville, a appelé à la tenue d'un dialogue inclusif, exigeant, par ailleurs, la libération des leaders de l'opposition, Jean-Marie Michel Mokoko et André Okombi-Salissa.
Face aux chevaliers de la plume et du micro, le principal orateur a peint le tableau peu reluisant de la situation socioéconomique et politique nationale, sans oublier la question des accords conclus entre le Congo et le Rwanda, dans le domaine de l'agriculture. S'agissant de l'élection présidentielle de 2026, Jean-Félix Demba Ntélo pense que la FOC ne pourrait pas y participer dans les conditions actuelles.
« Nous pensons que le dialogue inclusif est notre préalable en 2026, parce qu'on ne peut pas parler d'élections dans un pays où les résultats sont connus d'avance. Si ce n'est pas le cas, vous ne nous verrez pas. Nous avons constaté que même le recensement général de la population est fossé, ils doivent reprendre tout cela », a-t-il déclaré.
Ce dialogue qui doit, selon lui, connaître la participation de toutes les composantes de la nation, particulièrement des acteurs politiques, devrait être précédé par l'organisation de la réconciliation nationale qui se présente comme l'unique voie pour sortir le pays de sa situation actuelle. « Pour sortir le Congo de son blocage actuel, il y a beaucoup de gestes qu'il faut faire pour créer les conditions du dialogue qui ne peut se faire sans réconciliation, sans apaisement... ». Le but étant de garantir, d'après Jean-Félix Demba Ntélo, aux générations présentes et futures la paix durable, le développement socioéconomique et l'épanouissement culturel, dans l'unité, le travail et le progrès.
Faisant le bilan des neuf mois de sa mandature à la tête de la FOC, il a déploré le fait que cette plateforme est décapitée en neuf ans d'existence. Quant à la situation dans laquelle se trouve le Congo actuellement, il a parlé de la débâcle économique et du naufrage social. « Le pays est dans un KO total, il est bloqué dans tous les domaines d'activités, surtout sur le plan sportif où il occupe actuellement les derniers rangs », a-t-il dénoncé.
Insistant sur la gestion du pays, il a souligné la nécessité de « placer l'intérêt supérieur de la Nation au-dessous de tout pour sauver le Congo ».
Concernant les accords signés entre le Congo et le Rwanda, le président de la FOC a dénoncé ce qu'il qualifie de trahison des intérêts supérieurs de la Nation. Pour lui, rien ne saurait justifier, de la part d'un gouvernement dont la mission et le devoir sacré sont la défense de la souveraineté nationale et la dignité du peuple, des décisions de cette nature, susceptibles de mettre à terme la population en danger.
« Avec 342 000 km2 de superficie, à peine 6 millions d'habitants, un sol et un sous-sol riches en ressources naturelles, une façade maritime avec un port maritime à eaux profondes, notre pays n'a aucunement besoin du Rwanda, petit pays enclavé d'à peine 26 300 km2, surpeuplé de 14 millions d'habitants, est sans ressources naturelles », a-t-il soutenu, demandant au gouvernement de laver l'affront aux propos du ministre et de l'ambassadeur rwandais qui se sont octroyé, selon lui, « la liberté de donner des leçons de pédagogie au peuple congolais ».