À l'heure où le changement climatique représente une menace majeure pour l'économie mondiale, la Banque de Maurice (BoM) s'engage résolument à développer un écosystème financier durable pour soutenir une finance verte et respectueuse de l'environnement. Lors de son discours à l'OECD-Africa Roundtable on Banking and Financial Markets sur le thème «Green and Smart Finance for a Robust and Inclusive Growth in Africa», vendredi matin à l'hôtel Le Méridien à Pointe-aux-Piments, le gouverneur de la Banque de Maurice, Harvesh Seegolam, a réaffirmé cet engagement.
«Alors que l'Afrique est responsable de moins de 10 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre, elle compte 17 des 20 pays les plus menacés par le changement climatique», estime le gouverneur. Il ajoute que l'impact disproportionné de l'augmentation rapide des températures sur l'environnement naturel et l'économie africaine se traduit par des phénomènes météorologiques extrêmes, tels que les inondations, les sécheresses et la montée du niveau de la mer, qui compromettent la sécurité alimentaire et hydrique et menacent la stabilité financière.
«Maurice, en tant que pays insulaire, n'est pas en reste face à ces défis climatiques», avance Harvesh Seegolam, qui rappelle que les températures et le niveau de la mer augmentent à un rythme plus rapide que la moyenne mondiale, posant des défis majeurs pour plusieurs secteurs économiques tels que le tourisme, l'agriculture, les infrastructures et la pêche. «L'adaptation aux risques climatiques est devenue une priorité tant pour le secteur public que privé.»
Dans ce contexte, la BoM a mis en place des initiatives pour faire face aux enjeux climatiques et financiers. En octobre 2021, la banque a inauguré son Climate Change Centre, un hub dédié à l'évaluation des implications macroéconomiques et financières des risques climatiques. Ce centre travaille non seulement à promouvoir une banque plus verte, mais également à analyser les impacts économiques des changements climatiques pour garantir la résilience et la durabilité du système financier mauricien.
Alignement avec les standards de l'OCDE
Cet engagement de Maurice envers un écosystème financier durable s'inscrit dans une stratégie plus large visant à renforcer ses relations internationales et à attirer des investissements responsables. «L'ouverture de Maurice aux investissements étrangers et au commerce a permis de bâtir une économie de services dynamique, axée sur le tourisme, la finance et les technologies de l'information et de la communication», avance le secrétaire général de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), Mathias Cormann. «Notre engagement croissant aidera Maurice à faire avancer son ambitieux programme de réformes économiques et à maintenir la trajectoire de forte croissance du pays depuis son indépendance en 1968.»
Dans le cadre de ce partenariat renforcé, l'OCDE a lancé un programme de soutien qui vise à aligner davantage Maurice sur ses normes. Ce programme, prévu sur les trois prochaines années, a pour objectif de poser les bases d'une économie dynamique, durable sur le plan environnemental et technologiquement avancée.
L'Investment Policy Review de Maurice fait partie de l'effort de l'OCDE pour soutenir la trajectoire de croissance de l'île et son ambition d'atteindre le statut de pays à revenu élevé, brièvement atteint en 2020. «Notre collaboration et l'engagement du pays à mettre en oeuvre la Déclaration et les Lignes directrices de l'OCDE pour les entreprises multinationales sur la conduite responsable des affaires renforceront également de manière significative l'ouverture de Maurice à l'investissement et son engagement envers une conduite responsable des affaires.»