Dans le département d'Abala, dans l'ouest du Niger, la pression des jihadistes du groupe État islamique pèse sur la vie des femmes et des filles dans cette zone qui était déjà marquée par de fortes inégalités de genre, selon l'International Crisis Group. Dans ces zones rurales, les jihadistes imposent certaines règles.
Hijab, abaya et chaussettes... Les femmes doivent porter une tenue noire dans certains villages du département d'Abala. Elles doivent parfois rester confinées chez elles et les interactions entre les hommes non mariés et les jeunes femmes sont limitées.
Le groupe État islamique a renforcé son emprise sur ce département nigérien au cours des cinq dernières années, écrit l'International Crisis Group (ICG) qui a mené une série d'entretiens avec des femmes de ce département de plus de 200 000 habitants, frontalier du Mali, situé dans la région de Tillabéri.
Dans cette région, les jihadistes n'y ont pas de base, mais ils mènent des incursions régulières et imposent leurs règles dans des zones rurales, principalement dans les villages isolés proches de la frontière malienne. Et c'est notamment grâce à des réseaux d'informateurs qu'ils font respecter ces règles.
Les populations du département d'Abala sont aussi confrontées à l'insécurité avec des conséquences particulièrement fortes pour les femmes, d'autant qu'elles sont nombreuses à avoir perdu un mari, un fils ou un père. Des écoles primaires sont par ailleurs fermées et cela accentue le risque de déscolarisation et de mariage précoce pour les filles.
La présence de la branche locale de l'État islamique aggrave donc la situation des femmes dans cette zone, estime ICG qui précise toutefois que les inégalités de genre étaient déjà bien présentes avant même l'arrivée des jihadistes.
C'est encore plus difficile pour les femmes de trouver des sources de revenus et de répondre aux besoins de leur famille.