L'Association sénégalaise des kinésithérapeutes et rééducateurs (ASKIR), a constaté avec regret hier, dimanche 8 septembre, lors de la célébration de la journée internationale de cette discipline à Dakar que la rééducation fonctionnelle et la réadaptation sont les parents pauvres de ce Plan national de développement sanitaire et social (Pndss) malgré le voeu affiché par les nouvelles autorités dans leur programme de politique.
A cet effet, leur président Cheikh Seck a fait le plaidoyer pour une meilleure implication des physiothérapeutes dans les politiques de rééducation fonctionnelle, de réadaptation ou de handicap en général. Un appel qui a trouvé un répondant puisque le secrétaire général du ministre de la Santé Serigne Mbaye s'est engagé à transmettre le message aux plus hautes autorités.
A l'instar de la communauté internationale, l'association sénégalaise des kinésithérapeutes et rééducateurs a célébré hier, dimanche, la journée mondiale de la physiothérapie. Un moment choisi par les acteurs de cette branche de la médecine pour faire le plaidoyer pour plus de ressources humaines, techniques, financières mais aussi une bonne organisation de leur pratique.
Pour Cheikh Seck, président de ladite association, « nous constatons avec regret que la rééducation fonctionnelle et la réadaptation sont les parents pauvres de ce PNDSS, malgré le voeu affiché par les nouvelles autorités dans leur programme de politique. On peut nous dire que la Direction de la maladie ou la Direction de la santé de la mère et de l'enfant sont là pour couvrir ce vide ». Et d'ajouter : « nous demandons une meilleure implication des physiothérapeutes dans les politiques de rééducation fonctionnelle, de réadaptation ou de handicap en général ».
En plus de ce cri du coeur, cheikh Seck a aussi fait le plaidoyer pour un accompagnement dans la politique de formation et d'insertion, l'harmonisation des curricula de formation et la création d'un corps d'accueil dans la fonction publique (modification décret 77 887) pour les physiothérapeutes de la licence jusqu'au Doctorat ou PHD ainsi que la finalisation du processus de reclassement à la hiérarchie A2.
Au niveau du ministère de la Santé et de l'action sociale, le secrétaire général dudit ministère, Serigne Mbaye, a fait savoir. « J'ai écouté avec beaucoup d'attention votre message et j'ai surtout noté les différentes préoccupations en rapport avec une meilleure prise en compte de la rééducation fonctionnelle et de la réadaptation dans les politiques de santé, j'ai également relevé la nécessité de revaloriser la profession et de renforcer la formation. Je puis vous assurer que le message sera transmis aux plus hautes autorités » a-t-il fait savoir.
Les douleurs lombaires au coeur de l'événement
Pour cette édition, le thème choisi est « la lombalgie ou douleur lombaire ». Selon Cheikh Seck, les lombalgies représentent une part importante dans les accidents du travail et les maladies professionnelles (MP). Près de la moitié des Accidents de travail de lombalgies sont survenus lors de port de charges. Certains facteurs de risques de lombalgies que sont les manutentions, chutes, accidents, postures contraignantes surtout les fauteuils avec dossier non conformes dans les bureaux, sont présents dans beaucoup de professions et les lombalgies peuvent donc toucher tous les travailleurs ou toutes les professions.
Une situation qui entraine des conséquences et retentissement en termes d'incapacité ou de nombre et de durée des arrêts du travail parmi les salariés exposés. « Cette douleur lombaire dépasse le cadre symtomatique d'une simple douleur, et nous pousse à réfléchir sur la problématique de toutes les affections touchant la colonne vertébrale dont la rhumatologie, neurochirurgie, ortho traumatologie » a-t-il fait savoir. Au niveau du Msas, une étude réalisée en 2020 chez les professionnels a donné une prévalence de 62,5 %.
Pour M. Mbaye : « le traitement de ce thème nous offre l'occasion de mettre en exergue le rôle important de la physiothérapie dans la prise en charge de la lombalgie et surtout dans sa prévention. Je me félicite également du programme arrêté pour la journée et des différentes communications qui porteront sur la prise en charge de la Kinésithérapique des fistules et sur les accidents du sportif qui constituent également de réelles préoccupations nationales ». Au plan mondial, selon l'OMS, 619 millions de personnes en souffrent et 4 personnes sur 5 en souffriront au cours de leur vie et cela peut même devenir invalidant si la prise en charge n'est pas correcte.
Rappelons que la physiothérapie est une science de la santé dont le rôle est de permettre de retrouver le maximum de ses capacités physiques afin de pouvoir réaliser ses activités quotidiennes, accomplir un travail, pratiquer un loisir ou un sport, et ce, en fonction de ses conditions et de ses potentiels de récupération. Elle favorise ainsi une autonomie en permettant de rester actif dans sa vie personnelle et sociale. Une définition qui permet de montrer la pluridisciplinarité de la Kinésithérapie ou physiothérapie qui touche la neurologie, la cardiologie, la pneumologie l'urologie, la médecine du sport ou la gynécologie notamment la santé de la mère et de l'enfant.