Madagascar: Élections communales - Castings difficiles pour la plateforme IRMAR

Cinq jours après l'ouverture officielle du dépôt de candidatures pour les prochaines élections communales, le camp présidentiel ne se presse pas. Il reste prudent et ne s'aventure jusque-là dans aucune déclaration de candidature.

Jamais des élections n'ont causé autant de tracas aux « responsables orange » que celles qui se tiendront le 11 décembre. Non seulement ils n'arrivent pas à se mettre d'accord sur le choix de ceux et celles qui porteront les couleurs de la majorité dans les circonscriptions où leur principal rival, la plateforme Firaisankina les attend déjà de pied ferme, comme c'est le cas à d'Antananarivo Renivohitra, mais en plus, ils ne se font plus confiance.

Les castings s'avèrent ainsi difficiles pour la plateforme Isika Rehetra Miaraka amin'i Andry Rajoelina (IRMAR) qui reste prudente alors qu'il ne reste plus que 9 jours avant la clôture officielle du dépôt de candidatures. En tout cas, l'IRMAR doit absolument se presser car il y a encore 1 695 candidats à trouver.

Grosses pointures

Le casse-tête concerne surtout le choix de ses candidats dans les chefs-lieux de province dans lesquels ils feraient face à de grosses pointures de l'opposition. En effet, en attendant l'identité de ses candidats à la course à la mairie de Toliara, d'Antsiranana et de Fianarantsoa, le Firaisankina veut miser sur des chefs de partis et non moins anciens chefs d'État, en la personne de Marc Ravalomanana et Rivo Rakotovao, respectivement à la course à la mairie d'Antananarivo et à celle de Mahajanga.

Pour la Commune Urbaine de Toamasina, le Firaisankina est résolu à laisser le champ libre, voire d'apporter son soutien, au député de Toamasina 1, patron du parti Malagasy Tonga Saina (MTS) mais également co-leader de l'autre aile de l'opposition, le Kolektif An'ny Malagasy, Roland Ratsiraka, qui est en bonne position pour prendre les rênes de la capitale betsimisaraka.

Nouveaux frustrés

Les noms qui circulent à l'Arena Ivandry sont loin de faire l'unanimité au sein d'une plateforme présidentielle en proie à la division. Alors qu'elle n'est pas sortie indemne des dernières élections législatives et de celle des membres du bureau permanent de l'Assemblée nationale, avec l'apparition des « nouveaux frustrés », des mauvais castings risquent de mettre de l'huile sur le feu.

Tout semble d'ailleurs montrer que l'union au sein de la plateforme présidentielle ne tient qu'à un fil, « la défense du régime Rajoelina ». Peu importe, c'est surtout l'identité du ou de la potentielle challenger de Marc Ravalomanana qui retient l'attention des observateurs. Même si la nouvelle Présidente de la Délégation Spéciale (PDS) de la Commune Urbaine d'Antananarivo (CUA), Harilala Ramanantsoa, se trouve en pôle position pour porter l'étendard de l'IRMAR, son passé électoral handicape à bien des égards sa candidature.

En 2015, contre la femme de l'ancien président, Lalao Ravalomanana, elle n'a pu obtenir que quelque 3,17% des voix. Des partisans du président Rajoelina craignent d'ailleurs qu'elle ne fasse pas le poids face au patron du TIM, Marc Ravalomanana. Seuls des résultats importants à la tête de la CUA en l'espace de trois mois peuvent faire basculer les tendances car le TIM, à l'issue des dernières législatives, reste la première force politique de la capitale.

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