Afrique: Sommet Chine-Afrique - Quelles retombées pour la RDC ?

Les rideaux se sont fermés sur la grande messe Chine-Afrique qui a eu lieu à Beijing du 4 au 6 septembre derniers. L'heure est au bilan de ce haut Sommet dénommé FOCAC (Forum sur la Coopération Sino-Africaine) qui a accueilli une quarantaine de chefs d'Etat et de gouvernement africains et dont le mot d'ordre du président hôte, Xi Jinping, résonne encore fort : « Modernisation du Sud global et écrire un nouveau chapitre dans la construction d'une communauté d'avenir ».

Cinquante milliards de dollars de nouveaux investissements sur les trois prochaines années pour le développement des infrastructures, l'agriculture et les énergies vertes du continent, telle est la grande annonce à Beijing. Quelles retombées pour la RDC qui s'avère un Etat-clé du fait de ses importantes ressources et dont le Président Félix Tshisekedi a été le premier à être reçu, en bilatérale, par le numéro un chinois dans ce partenariat renforcé avec l'empire du milieu ?

Tenu à Beijing du 4 au 06 septembre, le neuvième Sommet du Forum sur la Coopération Sino-Africaine a vécu. Plus de 40 chefs d'Etat et de gouvernement du continent ont fait le déplacement de la Chine et rencontré le président Xi Jinping pour discuter du renforcement des relations économiques entre les deux parties : le continent et l'empire du milieu.

A l'occasion, Pékin a établi ou renforcé des partenariats stratégiques avec tous les pays avec lesquels il a des liens diplomatiques. Au total, une trentaine de pays s'y sont exercés.

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Lors de ce Sommet, les réunions et les accords ont tourné autour des thèmes de l'industrialisation, des progrès agricoles, de la sécurité et de la coopération dans le cadre de l'initiative chinoise « la Ceinture et la Route », un projet massif visant à relier plusieurs continents à la Chine par des infrastructures physiques. Et Pékin compte ainsi bâtir avec l'Afrique une communauté d'avenir et le mot d'ordre de Xi Jinping est désormais : la modernisation du Sud global.

Point de doute, la Chine, à travers son président, compte poursuivre son influence croissante sur le continent africain dans un face-à-face silencieux avec les pays occidentaux.

Souhaitant écouler, entre autres, ses technologies vertes en Afrique, elle espère que ses investissements croissants en Afrique encourageront les dirigeants à absorber davantage de produits chinois. Comme pour dire, s'attirer les faveurs de l'Afrique l'aide dans son ascension vers le statut de «superpuissance mondiale ».

Il va donc sans dire qu'en exerçant une influence dans les pays en développement, l'empire du milieu est en mesure de contrecarrer la portée des États-Unis et de l'Europe, en particulier sur un continent si riche en matières premières dont il utilise pour fabriquer les produits qu'elle expédie dans le monde entier.

Une relation sur un respect mutuel et des projets concrets

Pékin reste « sans égal » dans son soutien économique à l'Afrique par rapport à aucun autre pays, et espère pouvoir utiliser cette position pour « exercer une influence diplomatique aux Nations Unies. 50 milliards de dollars de nouveaux financements pour le continent, c'est la grande annonce de Beijing, sont mis sur la table pour les trois prochaines années.

Cette somme rondelette va permettre de développer les infrastructures, l'agriculture et les énergies vertes du continent.

Cependant, des inquiétudes, quant à la dette, demeurent. Les partenaires africains de la Chine n'ont pas mâché leurs mots pour la mise en place de meilleures conditions commerciales avec cette dernière, espérant un meilleur accès des produits agricoles et manufacturés africains aux marchés chinois.

Leur attrait à coopérer avec la Chine réside dans l'accès à des solutions de financement potentielles qui peuvent aider à alléger les dettes économiques écrasantes que beaucoup connaissent. Présent au sommet, Antonio Guterres, secrétaire général des Nations Unies, a déclaré que « l'accès insuffisant des pays africains à l'allégement de la dette et aux ressources limitées était une recette pour les troubles sociaux ».

Toutefois, Pékin reste disposé à prêter des sommes importantes aux pays africains. Et, au cours des 20 dernières années, note le journal New York Times, « un projet d'infrastructure sur cinq en Afrique a été financé par la Chine ». C'est pourquoi, les dirigeants africains sont si désireux de se rencontrer et de se montrer réceptifs au Président Xi Jinping, lors du sommet, malgré certaines promesses non tenues dans le passé.

La relation entre la Chine et l'Afrique, souligne-t-on, se base sur un respect mutuel et des projets concrets.

Et, une particularité : l'empire du milieu s'engage à respecter les choix politiques faits par les Etats africains sur la base de leurs spécificités, à ne pas s'immiscer dans leurs affaires intérieures et à ne pas assortir de conditions son aide.

Qu'attendre de ce Sommet ?

Le 9ème Sommet du FOCAC a mis en exergue la relation croissante entre la Chine et la RDC. Et le président congolais Félix Tshisekedi a été le premier président africain, sur la douzaine reçue, à conférer en bilatérale avec l'hôte chinois. Cela dénote de l'importance que revêt la RDC qui s'avère un acteur-clé pour la Chine du fait de ses ressources dont elle a besoin.

Des différents mémorandum d'entente ont été signés entre les entreprises chinoises, tel est l'accord portant sur l'accroissement de la puissance énergétique en RDC entre le ministre congolais des Ressources hydrauliques et le géant chinois du secteur de l'énergie renouvelable.

L'agriculture n'était pas en reste en vue de la production des produits vivriers tels que, notamment, le manioc, le riz et le maïs. Les hommes d'affaires congolais, ainsi que certains gouverneurs de province ont exploré les domaines qui peuvent faire l'objet de coopération entre les deux pays.

Mais, un équilibre devra être trouvé pour que tous ces accords profitent à l'Etat congolais, à son peuple et à son environnement.

Le grand problème qui plombe le développement de la RDC reste l'instabilité dans sa partie orientale due à la guerre que le Rwanda lui mène depuis trente ans avec des dommages considérables en termes de vie humaine, non sans compter plusieurs millions des déplacés.

Et, la question qui reste posée est celle de savoir comment la relation croissante avec la Chine peut générer des mécanismes à même de créer les conditions qui puissent mettre un terme à cette tragédie de l'Est qui n'a que trop duré et non se limiter à considérer le Congo comme un réservoir d'approvisionnement des matières premières dont l'on a besoin.

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