Les Tunisiens se sont bien ressaisis devant la Gambie et ont offert même par moments quelques bons signes. Toutefois, on est encore loin du requis. La Tunisie a réussi, dimanche, à engranger les trois points face aux Gambiens. Par rapport au premier succès de la première journée tiré par les cheveux à la dernière seconde du temps additionnel, la victoire sur les Scorpions de Gambie a été le fruit logique et la juste récompense d'une prestation plus honorable.
Face à une équipe qui n'avait pas joué à dix derrière, qui a une défense des plus fragiles, la clé du match était de marquer les premiers et dès les premières minutes. Ce qui a été fait avec le but de la tête de Ali Abdi qui a eu le mérite d'anticiper le renvoi en catastrophe du gardien Sheikh Sibi. Cet avantage à la marque avant le premier quart d'heure de jeu a dissipé toutes les craintes.
C'est vrai qu'il y a eu un rapide retour dans le match des Gambiens avec une égalisation heureuse et un but inimaginable dans une forêt de jambes, signé Ali Sowe ( 14'), mais ce n'était que feu de paille malgré un jeu qui devint plus équilibré, un onze tunisien un peu déboussolé jusqu'à la fin de la première période et qui a failli payer cher trente minutes de jeu brouillon, décousu, sans l'excellente parade de son sauveur dans les moments difficiles Amen Allah Memmich.
La mauvaise formule de la ligne d'attaque
En persistant, contre vents et marées, à garder les deux maillons les plus faibles de la ligne d'attaque alignés sans trop de réussite contre le Madagascar ( Radhouane Ben Ouannès sur l'aile droite et Ali Youssef comme numéro 9 ), Faouzi Benzarti a fait, une nouvelle fois, fausse route et a fait gâcher au team national toute une mi-temps. Il y avait pourtant Hamza Khadhraoui étant blessé l'option Bilel Mejri-Haithem Jouini toute prête pour démarrer le match avec une formule de joueurs de pointe qui aurait mieux pesé sur cette arrière-garde gambienne prenable sur les couloirs comme dans sa charnière centrale. Radhouane Ben Ouannès n'a réussi ni percées ni centres sur son couloir et pour un ailier de débordement, ça ne peut être qu'un constat d'échec.
Saifallah Ltaief aurait mieux fait à ce poste mais il a été injustement sacrifié au profit d'un choix des plus contestés. Ali Youssef, quant à lui, a brillé par son mauvais positionnement sur les rares actions menées et son incapacité à percer au cœur de la défense adverse. C'était quand même un signe inquiétant pour un attaquant qui se devait être le fer de lance de la première ligne de front. La preuve est que sur le coup franc de Mohamed Ali Ben Romdhane, on a retrouvé un latéral gauche ( Ali Abdi) dans le poste d'avant centre face au but, au point de penalty, pour ouvrir le score.
Obligé de remédier aux lacunes d'une première mi-temps, le sélectionneur national fait sortir un des deux pions défaillants et fait entrer Haithem Jouini à la place de Ali Youssef dès le retour des vestiaires. Un changement, même à dose insuffisante, qui a permis à ses joueurs d'être maîtres de la seconde mi-temps. Haithem Jouini n'est pas le buteur racé et la preuve est qu'il a raté un but tout fait (58'). Mais sur cette action qu'il a menée lui-même sans la concrétiser par un ballon au fond des filets, il a adressé un sérieux avertissement à la défense gambienne comme attaquant de poids qu'il fallait toujours tenir à l'œil et surveiller de très près.
C'était le déclic afin de presser haut et de multiplier les essais au but. Et c'est Mohamed Ali Ben Romdhane, qui va être l'auteur du but de la victoire de la 75' avec une reprise bien croisée à l'intérieur de la surface concluant une excellente passe en retrait de Raed Bouchniba. La victoire aurait pu être sûrement plus large si Faouzi Benzarti avait fait entrer, en même temps que Haithem Jouini, Bilel Mejri qui aurait lui aussi pesé de tout son poids et fourni plus de ballons et d'opportunités de marquer.
Si les deux buts de la victoire sont venus des pieds d'un latéral et d'un demi, ça prouve que le compartiment offensif de l'équipe de Tunisie demeure encore son point faible. Elyes Achouri est toujours indispensable et sa présence pour les prochains rendez-vous est des plus recommandées.
Youssef Msakni peut encore donner des solutions. Et Anis Ben Slimane a toujours sa place comme relayeur pour bien épauler Hamza Rafia dans l'étirement du jeu sur les côtés. Hamza Khadhraoui, par son jeu très limpide, est aussi un pion à ne pas sous-estimer. Une fois tout l'effectif récupéré, Faouzi Benzarti n'aura qu'à mettre chaque joueur dans son vrai registre et à sa vraie place. Ce n'est que de cette façon qu'il pourra façonner pour la CAN 2025 et la Coupe du monde 2026 un collectif solide capable de viser plus qu'une simple qualification à une phase finale. Un collectif soudé qui peut compenser l'absence de joueurs d'exception.