L'avancée de l'érosion est visible en cette période de saison sèche depuis les côtes de "Kin Malébo" jusqu'au village Centre-Mbamou en passant par Lissanga, le chef-lieu de district de l'île Mbamou. La disparition progressive d'une partie de l'île expose les arrondissements riverains de Brazzaville, notamment Talangaï, Ouenzé, Poto-Poto et Bacongo au risque de graves inondations.
Aucune initiative n'a jusqu'alors été prise pour stopper la progression des érosions sur l'île Mbamou, voisine de la capitale Brazzaville, malgré les appels à l'aide répétés des groupements villageois, dont l'association Mbongui. Avec ses 15 000 habitants répartis dans vingt-trois villages, l'île Mbamou représente une richesse culturelle inestimable et dispose du potentiel écotouristique encore inexploité.
Cette île sert de barrière naturelle de protection de la rive droite du fleuve Congo qui se trouve en bas par rapport à la coulée des eaux. D'après une étude disponible, la pointe de l'île, communément appelée "Kin Malebo", permet de canaliser l'eau vers le virage situé au niveau de la Case-De-Gaulle. Mais si ce bout de terre venait à être emporté, le fleuve pourrait changer de direction pour descendre vers les quartiers côtiers.
Signalons que le phénomène d'érosion, lié à la montée des eaux et des pluies diluviennes, a commencé à menacer l'île depuis plusieurs années. Si rien n'est fait d'ici à dix ou quinze ans, selon la même étude, une bonne partie de cette terre riche en patrimoine risque de couler. Les conséquences seront incalculables pour les vulnérables habitants de l'île, dont certains ont été forcés de quitter leurs habitations, abandonnant leurs plantations et les sites de pêche.