Une collision a coûté la vie à 16 personnes, alors que le président sénégalais a promis de lutter contre le fléau des accidents de la route.
Une collision entre un bus et un camion a fait 16 morts et 22 blessés lundi matin (09.09), dans le centre du Sénégal. En 2022, près de 700 personnes avaient trouvé la mort dans un accident de la route.
Le transport routier souffre du non-respect des normes techniques de mise en circulation des véhicules, de l'incivisme des conducteurs et du laxisme dans l'application des sanctions.
A Dakar, chaque fois que Mokhtar monte à bord de son véhicule et circule sur la voie publique, il implore Allah de le protéger contre les accidents routiers.
Il dit "ne pas comprendre, aujourd'hui, que des axes qui mènent sur plusieurs kilomètres n'aient qu'un seul couloir de circulation. Il y a aussi l'état des routes et il faut qu'il y ait un suivi, un entretien constant des routes. Si on ne le fait pas, on enregistrera toujours des accidents. On voit les conséquences aujourd'hui ! Moi, dès que je mets les pieds dans un véhicule, je prie Allah pour qu'il nous protège".
"C'est une honte"
Circuler à Dakar, ou quitter Dakar pour d'autres villes à l'intérieur du Sénégal, n'est jamais sans danger pour les conducteurs et leurs passagers.
Malgré les nombreuses campagnes nationales de lutte contre la recrudescence des accidents, le Sénégal n'enregistre pas d'amélioration sur ses routes.
Une situation que déplore Ibrahima Sylla, propriétaire d'une société de transport interurbain depuis 2016.
Pour lui, "il y a des problèmes de contrôle technique, de permis de conduire, d'éducation sur la route, d'incivisme. Il y a trop de facteurs. C'est une honte. Pourtant, le Sénégal est un pays qui se développe énormément. Il a des infrastructures. On a vu le BRT (le bus qui assure la liaison entre Dakar et Guédiawaye, ndlr), il n'y a pas longtemps. On voit les autoroutes, mais malheureusement, le transport routier est très chaotique. C'est une honte pour le pays. Il faut vraiment que l'Etat tape du poing sur la table".
Les erreurs humaines, premier facteur d'accident
L'Agence nationale de la sécurité routière, l'Anaser, affirme que le réseau routier du Sénégal est à 86% en bon état.
Au mois de juin dernier, lors de la réunion du Comité régional de développement sur la sécurité routière, le directeur général de l'Anaser avait annoncé la mise en place de plans locaux de lutte contre l'insécurité routière dans les 14 régions du pays.
Au Sénégal, en 2022, sur les près de 700 personnes décédées, dans 90% des cas, une erreur humaine était à l'origine de l'accident mortel. Ce chiffre ne cesse de s'accroître chaque année.
De son côté, l'Etat envisage de réduire le nombre des accidents routiers de 50% d'ici à 2030.