Depuis quatre semaines, le Tchad est frappé par de graves inondations, particulièrement dans la capitale, Ndjamena. Les quartiers périphériques sont déjà en grande partie submergés, et la population redoute une aggravation de la situation si le niveau des eaux du fleuve Chari continue de monter.
Dans le 9ème arrondissement de Ndjamena, les travaux de rénovation des digues, lancés en mai 2023, n'ont pas été complètement terminés. Selon le gouvernement, les travaux sont à 80 % de leur achèvement. Malgré ces efforts, les habitants du quartier du Walia, qui se retrouvent les pieds dans l'eau à quelques pas des digues en construction, s'inquiètent de l'efficacité de ces ouvrages.
Placide Nasra, enseignant, exprime son désarroi : « On voit que c'est une digue qui ne vaut même pas 22 milliards. Quand l'eau va arriver, ça va partir tout d'un coup. Comment peut-on croire qu'une construction en terre peut durer ? »
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Accepter Gérer mes choix L'érosion gagne du terrain, et la rupture de la digue semble de plus en plus probable si des mesures supplémentaires ne sont pas prises. Le ministre de l'Urbanisme, Mahamat Assileck Hallata, tente de rassurer la population tout en dénonçant des actes de vandalisme. « Il y avait une digue construite à 47 milliards de francs CFA, avant celle-ci, qui a été balayée en un clin d'oeil en 2022. C'est pourquoi nous avons entrepris ces 10 routes qui, aujourd'hui, bloquent les eaux. Malheureusement, nous avons découvert que certains individus ont tenté de sectionner la digue. Nous avons maintenant appréhendé ces vandales », explique-t-il.
Cependant, cet argument ne convainc pas tout le monde. Placide Nasra réagit : « La population a aussi ses raisons. Les digues ne sont pas bien construites. Nous avons été contraints de creuser la digue et de créer un passage pour permettre l'évacuation de l'eau. »
Les travaux de construction de la digue ont été interrompus faute de financements. L'entreprise en charge des travaux affirme que la digue était presque terminée. Elle appelle désormais le gouvernement à clarifier la situation des personnes encore installées sur le tracé du dernier tronçon de la digue.