Dakar — Des experts de la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) et d'organisations partenaires de ladite institution ont entamé, mardi, à Dakar, une réunion en vue de l'adoption d'un outil régional de gestion de la migration de main-d'oeuvre.
"Il est important de reconnaître que la migration de main-d'oeuvre [est] une opportunité", a tenu à signaler Karim Cissé, le directeur général du travail et de la sécurité sociale au ministère sénégalais du Travail, de l'Emploi et des Relations avec les institutions.
Cissé pense que la migration de main-d'oeuvre "peut contribuer à une meilleure répartition des compétences, renforcer la coopération régionale et encourager la croissance inclusive de nos économies", si elle est bien gérée par les États membres de la CEDEAO.
Selon lui, 90 % des millions de migrants d'Afrique de l'Ouest viennent des pays membres de l'institution régionale, laquelle ne dispose pas de données fiables, en ce qui concerne cette forme de migration.
"Les données existantes sont fragmentées et difficilement comparables. Les définitions, les périodes de référence et les systèmes de classification varient considérablement d'un pays à l'autre", a signalé Karim Cissé en intervenant à la réunion au nom du ministère du Travail, de l'Emploi et des Relations avec les institutions.
Le défi à relever par les pays membres de la CEDEAO est d"'harmoniser" les définitions, les périodes de référence et les systèmes de classification en vue de la production à temps de données cohérentes et fiables, a-t-il dit.
"Procéder aux ajustements et aux améliorations nécessaires"
Le futur outil régional de gestion de la migration de main-d'oeuvre "nous permettra de recueillir des données complètes, d'améliorer la formulation des politiques, de faciliter la coordination régionale et de contribuer au suivi et à l'évaluation de l'impact de la migration de main-d'oeuvre", a dit Effiong Kingsley, représentant de la CEDEAO au Nigeria, en ce qui concerne cette forme de migration.
Avec cet instrument, les pays membres de l'institution régionale pourront "procéder aux ajustements et aux améliorations nécessaires", selon M. Kingsley.
La réunion de deux jours permettra de "voir dans quelle mesure nous pouvons améliorer la base de connaissances et les indicateurs de la migration de main-d'oeuvre", a affirmé le statisticien Yacouba Diallo, du Bureau international du Travail.
Une gestion efficace de la migration dans les pays membres de la CEDEAO nécessite "des données précises, complètes et actualisées", a souligné Effiong Kingsley.
Les migrants contribuent à l'économie des pays qui les accueillent et des pays d'où ils viennent, a-t-il rappelé en faisant allusion à l'argent qu'ils envoient à leurs proches.
La réunion de Dakar va permettre d'harmoniser certains instruments et d'arriver à "une meilleure appropriation" des données en matière de migration de main-d'oeuvre, selon le chef de la division sociale de la CEDEAO, Alves Jorge Dalmada.