Bénin: « La diversité est une grande richesse » - Un missionnaire en partance pour une nouvelle expérience de foi

Calavi — « Il est temps de partir, c'est le temps de la mission. Je vous emmène avec moi dans cette expérience en Egypte, au Caire, où je continuerai ma formation et mon service pastoral à la Mission ».

C'est ce qu'écrit Anselmo Fabiano au moment de quitter la mission de Calavi, au Bénin, où il a passé une année d'approfondissement vocationnel, dans le cadre international, pour débarquer dans ce qu'il décrit comme « une nouvelle réalité missionnaire ».

« Partir au Bénin, c'est s'engager dans une expérience de foi et de vie qui m'a beaucoup transformé et enrichi, tout comme la terre où la graine semée grandit et porte du fruit », explique Anselmo. Comme le semeur qui revient plein de joie avec ses gerbes, je reviens aussi de Calavi, avec les fruits de cette année, plein de gratitude envers Dieu qui a toujours guidé et accompagné mes pas ».

« L'Afrique m'a tant appris à travers les frères et soeurs que j'ai rencontrés. La valeur de l'accueil et de l'hospitalité, simple mais toujours faite avec le coeur, la grande sagesse des proverbes africains, source inépuisable de richesse, la valeur du temps et des relations. J'ai aussi reçu une grande leçon de vie de la malaria, qui m'a fait toucher du doigt ma fragilité ; elle m'a laissée différente, transformée, moins craintive, plus prudente et reconnaissante pour le grand cadeau qu'est la santé. La fraternité dans la diversité vécue à Calavi avec 40 autres séminaristes m'a fait toucher du doigt qu'il est vraiment possible de surmonter toutes les barrières et de découvrir que nous sommes tous frères. La diversité est une grande richesse et une extraordinaire beauté, tout comme les nombreuses et joyeuses couleurs du pagne africain, le tissu typique de l'Afrique subsaharienne. Le plus beau fruit de ces mois au Bénin a été mon « oui » à devenir missionnaire et à rejoindre la grande famille SMA (voir Fides 3/7/2024) ».

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Le moment est venu ou ma 'première mission' en Egypte, au Caire, où j'aurai l'occasion de servir et de me confronter à une réalité complètement nouvelle de la vie missionnaire », ajoute Anselmo avec émotion. Ce sera aussi l'occasion de faire partie d'une Église petite, minoritaire, ouverte au dialogue interreligieux, missionnaire ».

Les premiers missionnaires SMA à débarquer sur les rives du Bénin en 1861 furent l'Italien Francesco Borghero et l'Espagnol Francisco Fernandez. Dans les années qui suivirent, de nombreux pères et soeurs suivirent les traces de ces deux pionniers. « Je voudrais me souvenir de Francis Aupiais, SMA, qui a fait connaître en Europe la culture, l'art et, plus généralement, les valeurs de l'Afrique subsaharienne, alors largement méconnues », déclare le père Giovanni Benetti.

Le missionnaire, présent au Bénin depuis deux ans comme formateur au Centre de Spiritualité Brésillac de Calavi, raconte que dans la capitale Porto Novo, depuis 1922, grâce à l'intuition du Père Aupiais, on célèbre chaque année l'Épiphanie inculturée, instrument d'inculturation de l'Évangile, mais aussi moyen de valorisation de la culture locale et occasion de rencontre et de dialogue entre les croyants de toutes les religions.

« Je ne peux cependant pas passer sous silence le fait que l'annonce de l'Évangile le long des côtes du Golfe de Guinée a entraîné de nombreuses pertes en vies humaines. Du Dahomey, l'Évangile a atteint les autres pays de l'Afrique de l'Ouest, mais à un prix élevé : on estime que, pendant plusieurs décennies, la SMA et la branche féminine de la NSA ont perdu environ 400 membres dans ces régions, décimées par le paludisme et la fièvre jaune ».

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