Le secrétariat de la Convention des Nations unies sur la lutte contre la désertification (CNULCD) a formé ,du 2 au 5 septembre 2024 ,à Abidjan en Côte d'Ivoire, des journalistes des quatre coins du continent, sur la désertification et le rôle des médias dans la promotion des pratiques de gestion durable des terres.
En marge de la 20e Conférence ministérielle africaine sur l'environnement (CMAE), une vingtaine de journalistes francophones, couvrant le continent africain, ont bénéficié d'une formation qui vise à contribuer au renforcement de la couverture médiatique des thématiques défendues par la Convention des Nations unies sur la lutte contre la désertification (CNULCD).
C'était du 2 au 5 septembre 2024, à Abidjan en Côte d'Ivoire. Le représentant du président de la COP 15, Jean-François Curtis, a fait savoir que la désertification est devenue un problème mondial qui frappe tous les continents sans distinction et les faits selon lui, parlent d'eux-mêmes. Et, l'un des objectifs de cette rencontre, est d'encourager les journalistes à réaliser des reportages sur la gestion durable des terres, la lutte contre la désertification ainsi que les bonnes pratiques agricoles et environnementales.
Ces bonnes pratiques, l'importance de traiter des sujets sur la gestion durable des terres, les outils et techniques pour enquêter sur les questions de désertification, la Dégradation des terres et la sécheresse (DLDD), les protocoles de sécurité pour les journalistes dans les zones vulnérables, ont été développés respectivement par Kossivi Tiassou/UNCDD et le journaliste d'investigation, Selay Marius Kouassi.
La chargée de communication à la CNULCD, Fragkiska Megaloudi, qui a abordé la thématique DLDD, a signifié que 5 milliards de terres dégradées, affectent 3 milliards de personnes dans le monde et une personne sur quatre a été touchée par la sécheresse en 2023. « 86% de toute la biomasse vivante se trouve dans des environnements terrestres et la gestion durable des terres peut devenir un levier économique puissant », a-t-elle souligné. Cette dégradation des terres qui ne peut rester une crise silencieuse, à son avis, plonge des communautés dans la pauvreté et l'insécurité alimentaire.
« 95% de notre alimentation provient de la terre, d'ici à 2050, 10 milliards de personnes devraient être nourries », a-t-elle averti. Le phénomène de la dégradation des sols concerne tous les pays en dehors des points chauds.
La dégradation, selon l'enseignant chercheur, Dr Yao Kouassi Aimé, est liée à la manière de pratiquer l'agriculture, au mode de production et de consommation.
Les principes de l'UNCDD pour restaurer les terres
Des programmes, comme l'initiative de la grande muraille verte, l'alliance internationale de résilience à la sécheresse, existent pour contrôler et contenir ce fléau.
Dr Kouassi a confié que les régions les plus touchées par la désertification, sont le Sahel en Afrique de l'Ouest, la Chine et l'Australie et selon les principes de l'UNCDD, il existe sept façons de restaurer les terres, de stopper la désertification et de lutter contre la sécheresse.
Il s'agit de rendre l'agriculture durable, protéger les pollinisateurs, sauver les sols, restaurer les écosystèmes, renouveler les zones côtières et marines, réintroduire la nature dans les villes et générer des fonds pour la restauration. Pour cette formation, les journalistes ont eu l'opportunité de réaliser un reportage à Adzopé, à la Société agro piscicole (SAP) de la Mé, dans le village d'Ahkoi, en Côte d'Ivoire.
Sur ce site de 750 hectares, Père Barnabé Bakary, ce prêtre ingénieur agronome, allie son ministère religieux avec une passion pour l'agriculture durable. Il a mis en place, un système de gestion durable des ressources en eau qui impacte positivement sur les communautés et l'environnement. De grands barrages artificiels construits, recueillent pendant la saison des pluies les eaux qui ruissellent. Il a opté aussi pour le compost naturel qui enrichit le sol et favorise une agriculture durable, respectant les normes environnementales.