La Commission de la CEDEAO organise à Dakar, les 10 et 11 septembre, sa première réunion des experts sur la migration de main d'oeuvre. Cette activité qui réunit 15 experts en migration de main-d’œuvre des États membres, vise à l'élaboration et à la validation d'un outil d'évaluation de la migration de main-d'oeuvre en Afrique de l'Ouest.
En tant qu'élément central du paysage socio-économique de l'Afrique de l'Ouest, la migration façonne les économies, influence les trajectoires de développement et a un impact sur des millions de vies dans la région. Cependant, pour gérer efficacement ce phénomène complexe, il faut disposer de données précises, complètes et actualisées.
Alors que le constat est aujourd'hui la même partout, comme l'a souligné Dr Alves Jorge Dalmada, chef de division des affaires sociales à la commission de la CEDEAO : « les statistiques sont le parent pauvre de l'instrument d'évaluation de la migration du travail dans l'espace régional. »
C'est en ce sens que cette première réunion va servir de cadre non seulement pour les participants de discuter, mais aussi de valider un outil de reporting qui contribuera à améliorer la compréhension et la gestion de la migration de main-d'oeuvre. Pour Yacouba Diallo, représentant du Directeur de l'Organisation internationale du Travail (OIT), « La question de production de données statistiques et administratives relatives aux migrations de main d’œuvre et de leur utilisation est une question centrale pour que les politiques, les programmes de renforcement de capacités et in fine les décisions politiques ou opérationnelles répondent aux besoins et défis réels de la CEDEAO sur ses objectifs d'intégration économique ».
De son côté, Karim Cissé, directeur du travail, représentant le ministre Yankhoba Diémé, a rappelé que « La circulation des personnes, en particulier pour l'emploi, est un aspect fondamental de nos efforts d'intégration régionale et de coopération économique. »
Donc, pour lui, « En mettant l'accent sur l'élaboration et l'utilisation d'indicateurs robustes de la migration de main-d'oeuvre, nous pouvons nous assurer que nos politiques sont éclairées par des données précises, ce qui permet d'obtenir des résultats plus efficaces et plus équitables pour tous », a-t-il déclaré avant d'inviter à « continuer de collaborer avec des organisations internationales, telles que l'Organisation internationale du Travail (OIT) et l'Organisation internationale pour les migrations (OIM), afin d'aligner nos indicateurs sur les normes et les meilleures pratiques mondiales. La collaboration avec ces organismes peut également fournir une assistance technique et un soutien au renforcement des capacités à nos États membres. »
Il est à noter que la section 6.3 de la politique du travail et de l'emploi de la CEDEAO sur la création d'une base de données relatives aux informations sur le marché du travail (y compris la migration) stipule que : « Les États membres doivent fournir des informations pertinentes et en temps réel sur les questions de travail ; harmoniser les processus de collecte de données sur les questions de travail ; et promouvoir l'échange d'information entre les intervenants syndicaux. »