Pr Ahmadou Aly Mbaye n'est plus recteur de l'Université Cheikh Anta Diop de Dakar (Ucad). Aminata Niang Diène, Professeur titulaire des universités qui était jusque-là vice-recteur de l'Ucad, est nommée recteur par intérim.
La décision qui a été prise en Conseil des ministres hier, mardi 10 septembre, fait suite à la controverse qui avait entouré le prolongement du mandat du Pr Ahmadou Aly Mbaye. La section Sudes de l'Ucad ne cessait de dénoncer un retard dans le lancement de l'appel à candidatures pour le poste de recteur de l'Ucad et qui, selon lui, « constitue une violation flagrante du décret n° 2021-846 du 24 juin 2021 relatif aux modalités de nomination du Recteur dans les Universités publiques ».
Exit Professeur Ahmadou Aly Mbaye. Hier, mardi 10 septembre, en Conseil des ministres, le président de la République, Bassirou Diomaye Faye l'a démis de ses fonctions de recteur de l'Université Cheikh Anta Diop de Dakar. Il est remplacé par Aminata Niang Diène, Professeur titulaire des Universités. Cette dernière qui était jusque-là vice-recteur de l'Ucad est nommée recteur par intérim.
Il faut dire que depuis quelques mois, le Sudes / Esr se bat contre le maintien de Pr Ahmadou Aly Mbaye comme recteur de l'Ucad qu'il juge « illégal » et pointe du doigt le Conseil d'administration de ladite université pour son refus de lancer l'appel à candidatures. Et pour cause, selon les syndicalistes, « son mandat a pris fin depuis le 22 juillet 2024, conformément à la loi n°2015-26 du 28 décembre 2015 relative aux universités publiques du Sénégal ». Dernièrement, le Bureau du Sudes/Esr a exprimé sa « vive préoccupation quant à la situation qui prévaut actuellement à l'Ucad concernant le mandat du recteur ».
« Le refus de se conformer aux dispositions légales en vigueur, notamment la loi n°2015-26 du 28 décembre 2015 relative aux Universités publiques du Sénégal, le décret n°2021-846 du 24 juin 2021 relatif aux modalités de nomination du Recteur et le décret n°2021-1500 du 16 novembre 2021 portant organisation et fonctionnement de l'UCAD, constitue une atteinte grave aux principes de bonne gouvernance que nous nous devons de défendre avec la plus grande détermination », lisait-on dans un communiqué.
Dans son combat contre le retard du lancement de l'appel à candidatures pour le poste de recteur de l'Ucad, le Sudes/Esr, section Ucad se disait « inquiet » face aux atermoiements du Conseil d'administration. « Il nous est revenu qu'en sa dernière réunion, le Conseil d'Administration de l'UCAD rechigne à lancer l'appel à candidatures et qu'à la place, il a décidé de commettre un conseiller juridique qui serait celui de l'actuel recteur de l'UCAD pour faire le constat que ce dernier aurait entamé tacitement depuis juillet 2023 un supposé second mandat qui devrait courir jusqu'en 2026», rapportait une note rendue publique.
Invité de l'émission « Grand Jury » sur la Rfm en août dernier, le ministre de l'Enseignement supérieur, de la Recherche et de l'Innovation, Dr Abdourahmane Diouf, avait dit qu'il considérait que le « mandat du recteur est terminé depuis juillet 2023 parce qu'il a été élu pour trois ans, 2020-2023 ». « En 2021, il y a eu ce nouveau décret sur l'appel à candidatures.
Donc, c'est le texte nouveau qui s'applique. En 2023, le PCA de l'UCAD aurait dû lancer un appel à candidatures, il ne l'a pas fait. C'est une situation de carence. Le ministre de l'époque aurait dû le faire, il ne l'a pas fait. C'est une situation de carence. Et au niveau du Rectorat, ils ont développé une théorie que personne ne comprend par rapport à une reconduction tacite du mandat du Recteur. Maintenant, c'est cette situation de carence qui fait que le Recteur de l'UCAD a un mandat indu d'une année », avait-il expliqué.
Non sans dire : « Le gouvernement prendra ses responsabilités, parce que nous considérons que l'appel à candidatures doit être fait. On n'est plus d'ailleurs dans les délais et on prendra en charge nos responsabilités pour que l'UCAD ne soit pas un îlot d'exception par rapport aux autres universités sénégalaises ».