À la veille de la date anniversaire de la naissance d'Henri Lopes, la famille, par la voix de sa veuve Christine Lopes, rappelle qu'elle ne "l'oubliera jamais". Il demeure le président d'honneur de l'association "Bana Ossio" fondée par un proche, Armel Ferret-Obami.
Point d'oubli pour Henri Lopes, né le 12 septembre 1937 à Léopoldville, à l'époque où la République démocratique du Congo s'appelait Congo belge, et mort le 2 novembre 2023 à l'Hôpital de Suresnes, dans les Hauts de Seine en France.
Indépendamment des siens ainsi que des nombreux amis qui l'ont aimé et, à l'évidence, le regretteront à jamais dans leur coeur meurtri, l'oubli ne trouvera point de place pour ce diplomate et homme politique congolais, qui plaçait au-dessus de tous les métiers qu'il exerçait celui de l'écriture, grâce aux riches oeuvres littéraires qu'il nous a laissées. Il aura pratiqué tout au long de sa vie, avec une constance et une ardeur sans cesse renouvelée, le métier d'écrivain lui ayant permis de devenir une des figures marquantes de la littérature congolaise et francophone.
Son oeuvre est constituée d'une douzaine de livres, majoritairement des romans, parmi lesquels son fameux Le Pleurer-rire (Présence africaine, 1982), même si un essai (Ma grand-mère bantoue et mes ancêtres les Gaulois, Gallimard, 2003) et un récit autobiographique (Il est déjà demain, JC Lattès, 2018) ponctuent la liste de ses fictions.
Doublement métis par ses parents qui l'étaient déjà eux-mêmes, issu, comme on le dit communément, « des deux rives du majestueux fleuve Congo », citoyen du monde avant tout, l'homme a fait de la diversité des origines, de l'appartenance choisie à divers lieux et cultures et de la pluralité des idées, la grande affaire de sa vie.
Pourtant, dans sa vie active, il avait exercé en tant que professeur d'histoire; directeur de l'Enseignement; ministre de l'Education nationale; ministre des Finances; ministre des Affaires étrangères; Premier ministre; haut représentant à l'Unesco et ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire de la République du Congo en France.
En cette période de rentrée littéraire, déjà un an après son décès, le rire de son ouvrage du "Pleurer-rire" résonne encore et pour longtemps dans les mémoires des amoureux des livres à travers le monde. Du Salon africain de Genève, Henri Lopes conseillait l'auditoire venu suivre sa table ronde de se référer à ses écrits où, semble-t-il, « on croit qu'on est encore hier dans l'interprétation du monde, hélas, on s'aperçoit qu'on est déjà demain ».