Les pensionnaires de la prison centrale de Makala auraient tenté de s'évader dans la nuit du dimanche 1er septembre. Mais, la tentative d'évasion a tourné au drame : plusieurs morts et plusieurs blessés. Au cours de la réunion extraordinaire du gouvernement du lundi 9 septembre dernier présidée par le Chef de l'Etat, certaines mesures ont été prises.
Tout en condamnant ces évènements, le Président de la République a commencé par appeler le gouvernement à procéder à la mise en place d'un cadre de réflexion sur les mécanismes de création d'un service national de renseignement pénitentiaire susceptible de prévenir de telles tragédies. Le gouvernement de la République s'emploie à ne plus revivre de tels incidents survenus lors de cette tentative d'évasion au Centre Pénitentiaire de Rééducation de Kinshasa (CPRK).
La ministre de la Culture, arts et patrimoine qui a présenté ce compte rendu, a indiqué que le Président de la République, dans le cadre du parachèvement de la réforme du système pénitentiaire déjà amorcé, le VPM, Ministre de l'Intérieur, sécurité, décentralisation et affaires coutumières ainsi que le Ministre d'État, Ministre de la Justice et Garde des Sceaux ont été invités à lancer immédiatement autour des acteurs du secteur « une réflexion sur la possibilité de créer un service national de renseignement pénitentiaire capable d'anticiper et de prévenir de telles tragédies à l'avenir et qui aura notamment pour mission de coordonner efficacement la surveillance et la sécurité au sein de nos établissements pénitentiaires ».
Par la même occasion, a-t-elle souligné, Félix Tshisekedi a demandé au Ministre de la Justice et Garde des Sceaux un rapport sur la situation des maisons carcérales de la RDC.
Rappelant ces instructions données au Ministre d'État, Ministre de la Justice et Garde des Sceaux lors du 130ème Conseil des Ministres du vendredi 22 mars 2024, le Président de la République a demandé qu'on fasse le point sur la situation de principaux établissements pénitentiaires de la RDC caractérisés par une surpopulation récurrente en dégageant les perspectives du dépeuplement urgent. Sur ce, le ministre d'État en charge de la Justice et garde des sceaux a été convié à fournir un rapport sur l'évolution de la situation au prochain conseil des ministres.
Actuellement, les raisons de la tentative d'évasion à Makala ne sont toujours pas élucidées. Mais, le bilan annoncé par le Gouvernement est déjà contesté par certaines organisations de la société civile. Selon les autorités, il y a des morts par balles (24), tandis que d'autres détenus sont morts suite aux tirs de sommation, ou encore par bousculade et étouffement.
Une semaine après ces incidents, rapporte RFI, les ONG réclament un accès à la prison de Makala pour soigner les détenues violées lors desdits incidents. Pendant ce temps, un procès en flagrance a été ouvert où deux groupes de détenus présumés impliqués dans ces actes ont été identifiés devant le tribunal de garnison de Kinshasa-Ngaliema.