Les groupés armés, notamment la Katiba Macina d'Amadou Kouffa, contrôlent les principaux accès de cette ville stratégique à la frontière avec la Mauritanie.
Le blocus concerne l'axe Kwala-Mourdiah-Nara. A Mourdiah, en plus des vols de bétail et des enlèvements de personnes, les groupes armés appartenant à la Katiba Macinaempêchent les habitants de ce village du sud-ouest du Mali de cultiver leurs champs durant la saison pluvieuse en cours. Ce qui provoque une augmentation des prix inédite dans cette région du Sahel occidental.
"A Mourdiah, personne n'a planté la moindre graine cette année. Ce qui signifie que jusqu'à la prochaine saison agricole, nous allons devoir acheter des vivres pour survivre. C'est inimaginable. A côté de cela, le marché hebdomadaire ne se tient plus et nos animaux sont en train de mourir, faute d'aliments pour le bétail. Pendant ce temps, si nos enfants s'aventurent avec les bêtes dehors, les djihadistes les emportent. Ceux-ci enlèvent par la même occasion les enfants qui accompagnent les animaux", explique cet habitant de Mourdiah qui décrit une situation chaotique.
Afflux de déplacés
D'après plusieurs sources sur place, les habitants de Mourdiah tentent d'expédier leurs animaux dans la nouvelle région de Nara. Ceux-ci doivent également faire face à l'afflux de plusieurs centaines de personnes déplacées dans leur localité.
Ces derniers viennent des villages de Gueledo, de Niantiala et de quelques hameaux peuls victimes d'attaques des groupes armés.
Avec l'arrêt des activités agricoles en raison du blocus, les jeunes de la localité sont obligés de partir comme l'explique ce ressortissant de Mourdiah.
"A l'heure où je vous parle, plus d'une centaine de jeunes, tous des bras valides de Mourdiah, ont pris le chemin de l'exil. On ne compte plus que les vieilles personnes sur place. Nous tentons de leur venir en aide avec les moyens du bord".
Depuis le sabotage, le 20 juillet dernier, du pont stratégique de Toumboula, qui relie Bamako à Nara à partir de Mourdiah, les groupes armés terrorisent les villageois.
Dans la zone, les forces armées maliennes et leurs alliés russes occupent un camp militaire. Fin mai, celui-ci a été la cible d'une attaque kamikaze et de tirs d'obus.
L'Etat major des armées avait indiqué, dans un communiqué, avoir repoussé l'attaque et neutralisé les assaillants.