Comme leurs aînés, la plupart des jeunes citoyens pensent que le pays va dans « la mauvaise direction ».
Key findings
- La majorité (85%) des jeunes Congolais (âgés de 18 à 35 ans) ont un niveau d'instruction secondaire ou post-secondaire, un taux nettement plus élevé que celui des citoyens âgés de plus de 45 ans.
- Mais les jeunes sont également plus susceptibles d'être au chômage que leurs aînés : 41% déclarent ne pas avoir d'emploi et en chercher un, contre 10% à 27% au sein des groupes plus âgés.
- Le chômage arrive en tête de liste des problèmes les plus importants auxquels les jeunes congolais voudraient que leur gouvernement s'attaque, suivi par l'approvisionnement en eau, les infrastructures/routes, l'éducation et la santé.
- Seulement un sur 20 (5%) jeunes congolais déclarent que le gouvernement réalise des performances « assez bonnes » ou « très bonnes » quant à la création d'emplois. Les évaluations des performances gouvernementales relatives aux autres priorités des jeunes sont également majoritairement négatives.
- Comme leurs aînés, la plupart des jeunes (77%) pensent que le pays va dans « la mauvaise direction ». o Environ deux tiers (68%) des jeunes congolais estiment la situation économique du pays « assez mauvaise » ou « très mauvaise », et 58% en disent autant de leurs conditions de vie personnelles. Les appréciations des jeunes sont cependant moins catastrophiques que celles de leurs aînés. o Seulement 16% des jeunes anticipent une amélioration des conditions économiques au cours de l'année à venir.
- Les jeunes citoyens sont moins susceptibles que leurs aînés de s'engager dans des activités politiques et civiques, telles que la participation aux élections, la participation à des réunions communautaires, l'association à d'autres pour discuter d'un problème de leur communauté, etc.
A l'aube du XXIe siècle, une proportion croissante de la jeunesse mondiale sera africaine (Division de la Population des Nations Unies, 2024). Les jeunes représentent un potentiel immense en termes d'accélération du développement politique, social et économique, et si ce potentiel est exploité efficacement, il pourrait transformer les conditions de vie des pays africains (Mpemba & Munyati, 2023).
Comme d'autres pays africains, le Congo-Brazzaville a une population jeune : 60% de ses 6,1 millions d'habitants ont moins de 25 ans (FNUAP, 2024 ; Institut National de la Statistique, 2024). Le gouvernement congolais et ses partenaires ont lancé une série de politiques et de programmes visant les jeunes. L'un d'entre eux est le Programme de renforcement et de supervision des capacités, soutenu par la Banque Mondiale et axé sur l'amélioration de l'employabilité des jeunes par le biais de formations qualifiantes, que le gouvernement devait généraliser (Banque Mondiale, 2022).
En dépit de ces interventions, les perspectives économiques de nombreux jeunes sont sombres, le taux de chômage des jeunes étant estimé à 41% (Federal Reserve Bank of St Louis, 2024). En novembre dernier, la nation a observé un jour de deuil pour 31 jeunes qui ont été tués dans une bousculade lorsque des milliers de recrues potentielles se sont rendues à une campagne de recrutement de l'armée dans un stade à Brazzaville (Africanews, 2023).
L'enquête inaugurale d'Afrobarometer au Congo-Brazzaville donne un aperçu de la situation des jeunes (âgés de 18 à 35 ans) du pays. Les résultats indiquent que les jeunes Congolais sont, en moyenne, plus instruits que leurs aînés, mais aussi plus susceptibles d'être au chômage. Leur principale préoccupation est la création d'emplois et ils estiment que leur gouvernement ne répond pas à cette priorité urgente.
La majorité des jeunes estiment que la situation économique du Congo-Brazzaville est mauvaise, tout comme leurs propres conditions de vie, et très peu d'entre eux sont optimistes quant à une amélioration imminente de la situation.
En dépit de leur mécontentement, les jeunes citoyens sont moins susceptibles que leurs aînés de s'engager dans des processus politiques et civiques, tels que la prise de contact avec des élus, la participation à des réunions communautaires et l'exercice du droit de vote.