Une réunion des experts de la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO), consacrée aux migrations de main-d’œuvre s’est tenue du 10 au 11 septembre 2024 à Dakar. Cet événement fait suite à une réunion virtuelle de pré-validation qui a eu lieu le 03 septembre dernier.
Cette rencontre a réuni des spécialistes de la migration de main-d’œuvre ainsi que des représentants de la CEDEAO, des partenaires de développement tels que l’Organisation internationale pour les migrants (OIM) et l’Organisation internationale du travail (OIT) , et des membres de la Commission de l’Union Africaine.
A cet égard, M. Alves Jorge Dalma, chef de division des affaires sociales, a souligné l’importance de la rencontre. Selon lui, cette réunion représente une étape importante dans leur histoire collective, car la question abordée au cours de cet échange, à savoir la migration de main-d’œuvre au sein de l’espace CEDEAO, est une réalité, à la fois historique et contemporaine.
Il a également rappelé que depuis longtemps, les citoyens ont franchi les frontières à la recherche de meilleures opportunités, motivés par des disparités économiques, des pressions démographiques et le désir d’améliorer leurs conditions de vie.
Pour M. Karim Cissé, Directeur général du travail et de la Sécurité sociale, représentant le ministre du Travail, de l’emploi et des relations avec les institutions, « cette réunion constitue un moment de fortes retrouvailles et d’échanges fructueux entre les experts de la CEDEAO ». Pour lui, la question de la migration de main-d’œuvre, n’est pas seulement une réalité historique et humaine, mais elle revêt par ailleurs une importance stratégique majeure pour le développement des États.
Il précise que « depuis des décennies, nos populations se déplacent à la recherche de meilleures opportunités, que ce soit pour des raisons économiques, sécuritaires, sociales ou environnementales. Ce phénomène, loin de s’atténuer, s’amplifie dans un contexte de mondialisation accélérée ».
A noter que cet événement a été organisé pour présenter les résultats de l’étude régionale sur les lacunes en matière de données sur la Migration de main-d’œuvre en Afrique de l’Ouest, dans le cadre d’un examen et d’une validation mais aussi, pour présenter l’outil régional de rapportage sur la migration de main-d’œuvre.
L’examination et l’adoption des termes de référence (TDRs) des Points focaux de la CEDEAO pour la migration de main-d’œuvre étaient aussi à l’ordre du jour afin de permettre l’utilisation de l’outil et déterminer les prochaines étapes vers l’opérationnalisation dudit outil.
Les pays participants et leurs contributions
Cette réunion a rassemblé plusieurs pays membres de la CEDEAO, chacun apportant des perspectives et des expériences uniques. Les contributions des pays comme le Togo, la Côte d’Ivoire ou encore la Guinée ont particulièrement été édifiantes. Chaque délégation a présenté des cas pratiques sur la gestion des migrations et les politiques mises en place par les pouvoirs publics.
Cette convergence d’experts a été témoin de la diversification des points focaux de la réunion. Ce maillage a permis des échanges fructueux et une meilleure compréhension des différents contextes régionaux en matière de migration de main-d’œuvre.
La migration de main-d’œuvre : une opportunité à saisir
La migration de main-d’œuvre ne doit pas être uniquement perçue comme un défi, mais également comme une véritable opportunité. Car lorsqu’elle est bien gérée, elle peut favoriser une répartition plus équilibrée des compétences, renforcer la coopération régionale et stimuler une croissance inclusive au sein des économies.
Cependant, « si elle n’est pas correctement encadrée, la migration de main-d’œuvre peut engendrer des tensions sociales, aggraver les inégalités et peut même conduire à des violations des droits des travailleurs migrants », a indiqué le représentant du Ministre du Travail.
Les recommandations proposées par les experts
Les experts ont recommandé plusieurs actions pour améliorer la gestion des migrations de main-d’œuvre.
Parmi celles-ci, on peut noter l’importance de collaborer autour de données fiables et harmonisées. Cela permettrait non seulement d’améliorer les conditions de vie des migrants, mais aussi de maximiser les bénéfices économiques pour les pays d’origine et de destination.
En outre, le fait de renforcer les systèmes statistiques nationaux, améliorerait la coopération régionale et tirerait parti des avancées technologiques pour optimiser la collecte puis l’analyse des données relatives à la migration de main-d’œuvre. De plus, cela favoriserait l’ambition de collaborer avec des organisations internationales, telles que l’Organisation internationale du travail (OIT) et l’Organisation internationale pour les migrants (OIM).
La résultante de cette collaboration avec ces organismes pourrait fournir une assistance technique et un soutien précieux pour renforcer les capacités des États membres.