« Les récentes découvertes gazières et pétrolières sont le fruit d'une volonté politique, portée par le chef de l'État, qui a permis d'intensifier l'exploration/l'exploitation pétrolière ces dernières années. Résultat : plus de 1 200 milliards de francs Cfa investis dans l'exploration pétrolière. Et 4 500 milliards sont projetés dans l'exploitation. Seule la confiance permet aux entreprises privées d'investir autant de ressources financières »
Cette information capitale est de M. Mamadou Sangafowa Coulibaly, ministre ivoirien du Pétrole, des mines et de l'énergie. Il l'a dit récemment aux confrères du magazine Forbes Afrique, dans une interview.
Aussi, parlant de l'état de santé de la Société nationale d'opérations pétrolières en Côte d'Ivoire(Petroci), il a révélé que deux ans après l'audit de cette entreprise, que les conclusions de l'audit ont été mises en œuvre. « Si vous vous référez au dernier bilan de Petroci, elle a dégagé des profits et continue de renforcer sa gouvernance, ce qui rassure les multinationales avec lesquelles elle est en partenariat » , dit-il.
Selon Mamadou Sangafowa Coulibaly, qui au cours de cet entretien à parlé du rôle joué par le secteur privé, « Seule la confiance permet aux entreprises privées d'investir autant de ressources financières. Notre priorité est d'abord de rappeler que nous avons fait la preuve du potentiel de notre bassin sédimentaire ; et ensuite de nous assurer que son exploitation va profiter à l'économie nationale, à la population, sans oublier les générations futures. Ainsi, nous avons initié une plateforme sous-régionale dédiée à ce domaine.
Il s'agit du Salon international des ressources extractives et énergétiques (SIREXE), prévu du 27 novembre au 2 décembre 2024, au parc des expositions d'Abidjan. Il s'agit d'un événement majeur qui a pour ambition de promouvoir le potentiel sous-régional de ce secteur stratégique pour le développement économique de nos États. J'invite donc tous les investisseurs et les professionnels de ce secteur à ce grand rendez-vous. »
Valorisation du contenu local
Ce salon permettra de valoriser aussi l'industrie extractive dans laquelle la valorisation du contenu locale est une priorité. Sur ce point, pour le Monsieur Pétrole mines et énergie du gouvernement ivoirien explique que « l'industrie extractive a la particularité que là où l'on découvre les ressources, le savoir-faire et l'expertise et surtout les capitaux nécessaires n'y sont pas.
S'agissant des mines, nous finalisons la loi sur le contenu local dans laquelle nous répertorions une série de biens et de services productibles en Côte d'Ivoire aux standards des groupes miniers et qui seront réservés aux Pme nationales. Pour les biens et services pour lesquels nous n'avons ni l'expertise ni les capitaux, les compagnies minières devront soumettre à l'administration des mines un plan de transfert progressif des compétences aux Pme nationales.
Un secteur de l'électricité résilient
Au cours de l'entretien en question, le ministre des Mines, du pétrole et de l'énergie, a révélé que la Côte d'Ivoire a perdu successivement trois groupes de production, d'une puissance cumulée de plus de 600 mégawatts, soit 21 % de la capacité installée du pays.
« Tous les réseaux électriques du monde connaissent des incidents sur des groupes de production, mais perdre 20 % de ses capacités en l'espace de quelques semaines, cela n'est pas courant. On peut même se demander pourquoi l'impact de ces pannes n'a pas été aussi perceptible. En fait, ces pannes nous ont amenés à opérer des choix et des priorités sur la base de l'énergie disponible. Nous avons préservé les ménages et les industries sensibles et des dispositions ont été prises pour un retour rapide à la normale », précise-t-il.
Avant d'ajouter qu'un des groupes tombés en panne a déjà fait son retour dans le réseau. Un second arrive ce mois de juillet et le dernier est attendu pour septembre prochain. Il faut dire que les délais initiaux de retour de ces groupes étaient plus importants. « La mobilisation de tous, y compris leur constructeur, a permis d'optimiser les délais. Aujourd'hui, je puis affirmer que le déficit de production est en train d'être résorbé. La leçon à en tirer est que notre système de transport et de distribution de l'électricité, malgré les aléas, a fait preuve de résilience », se félicite - t-il.
A ce niveau M. Coulibaly a précisé également que le système de transport et de distribution de l'électricité, malgré les aléas, est résilient. Quant au coût du kilowattheure (Kwh) de l'électricité, il souligne qu'il dépend de la source d'énergie utilisée : solaire, gaz, thermique.
« Toute chose étant égale par ailleurs, le gaz revient moins cher dans la production d'électricité. Cela explique pourquoi l'essentiel de notre production est thermique. L'indisponibilité des groupes de gaz nous oblige à recourir à des moyens de production plus onéreux. C'est ce qui s'est passé quand les groupes sont tombés en panne. Nous avons utilisé le fuel (HBO, FHO) avec un coût de production qui peut être quatre fois supérieur. Cela dégrade le compte d'exploitation du secteur. Alors que structurellement, le secteur reste déficitaire de 2 francs Cfa par kilowattheure, malgré deux ajustements tarifaires successifs. Nous avons projeté un déficit d'exploitation de l'ordre 100 milliards de francs Cfa d'ici à la fin de l'année. », a -t-il répondu aux confrères. Non sans préciser que l'objectif est d'atteindre la barre de 45 % d'énergie renouvelable dans le mix énergétique d'ici 2030, contre 30 % actuellement. Pour y arriver, plusieurs projets sont dans le pipe-line. Des projets de centrales solaires, de centrales hydroélectriques et de centrales à biomasse.