Le 25 août, l'express expliquait comment le trop grand nombre de promotions au sein de la police a provoqué une perturbation du travail. Dans certaines stations, le nombre de sergents dépasse celui des constables. Dans d'autres, ils sont presque en nombre égal, alors que normalement un sergent commande quatre constables. Résultat du dernier exercice de promotion, jugé trop généreux mais ayant tout de même causé des frustrations : il manque de constables pour effectuer le travail... de constable. Et les sergents nouvellement promus veulent commander ! Comment remédier à ce problème en attendant de nouveaux recrutements de constables ?
Le commissaire de police a, le 9 septembre, émis une circulaire informant les sergents que, même promus, ils doivent continuer à accomplir les tâches qui étaient les leurs avant leur promotion, et ce, sans aucune condition. En clair, le commissaire de police leur demande, de manière détournée, de remplacer les constables quand il le faut. Et il le faut visiblement tous les jours et 24 heures sur 24. C'est pourquoi vous verrez des sergents en train de réguler la circulation ou de faire la sentinelle.
Le commissaire va plus loin. Il dit s'attendre à ce que ces sergents accomplissent les tâches de constable avec plus d'efficacité. Il demande également aux inspecteurs et aux officiers de rang supérieur de veiller à ce que ces nouveaux promus accomplissent leur travail avec un professionnalisme accru. Ces rappels sont aussi adressés aux surintendants, leur intimant l'ordre d'accomplir des tâches qui relèvent normalement des inspecteurs.
«Voilà ce qui arrive quand on promeut trop d'agents», nous confie un constable. «Toute l'organisation et la stricte hiérarchie de la force policière sont bouleversées.» Notre interlocuteur est inquiet : «Nous demandera-t-on, à nous constables, de nettoyer les stations ?»