L'ONU a prolongé, le 12 septembre, les sanctions contre le Soudan jusqu'en septembre 2025. La mesure concerne aussi les sanctions dites ciblées visant des individus et l'embargo sur les armes.
Le prolongement des sanctions de l'ONU intervient dans un contexte de guerre entre l'armée et les paramilitaires.
« Le renouvellement des mesures de sanctions permettra de limiter les mouvements d'armes vers le Darfour et de sanctionner les personnes et les entités qui contribuent à des activités déstabilisatrices au Soudan ou qui s'en rendent complices. Toutes ces mesures sont essentielles pour mettre fin à l'escalade du conflit, atténuer la catastrophe humanitaire et remettre le Soudan sur la voie de la stabilité et de la sécurité », a déclaré Robert A. Wood, représentant suppléant pour les affaires politiques spéciales aux Nations unies.
« Les États-Unis restent engagés auprès du peuple soudanais et continueront à travailler en étroite collaboration avec le Soudan, leurs collègues du Conseil, l'Union européenne et toutes les parties prenantes afin de faciliter la paix dans le pays et dans la région », a-t-il précisé.
La paix dans le pays est mise à mal depuis 2023. Pour les autorités soudanaises, le responsable de l'instabilité est connu.
« Il existe des preuves irréfutables que la guerre que nous vivons est le résultat du soutien des Émirats arabes unis aux milices qui commettent des crimes de guerre et des crimes contre l'humanité au Darfour », a affirmé Al-Harith Idriss al-Harith Mohamed, représentant permanent du Soudan auprès des Nations unies.
La guerre au Soudan, qui dure dix-sept mois, a déjà couté la vie à des milliers de personnes, et des millions d'autres ont été obligés de quitter leurs habitations. La moitié de la population est depuis plongée dans une insécurité alimentaire grave. La résolution est une reconduction technique des mesures précédemment renouvelées par la résolution 2676 en mars 2023.
De violations graves du droit international dénoncées
Lors de la 57e session du Conseil des droits de l'homme de l'ONU tenue récemment à Genève, en Suisse, rappelons que l'ONU a dénoncé des violations graves du droit international qui traite de divers problèmes mondiaux, y compris les troubles politiques, le recul des droits des femmes et la liberté de presse et d'expression.
« Notre bureau est particulièrement alarmé par l'utilisation, depuis le début du conflit, de la violence sexuelle comme arme de guerre. Nous avons documenté 97 incidents impliquant 172 victimes, principalement des femmes et des filles, ce qui représente une sous-estimation grossière de la réalité », a déclaré Al-Nashif.
La semaine dernière, les enquêteurs des droits de l'homme soutenus par l'ONU ont appelé à la création d'une « force indépendante et impartiale » pour protéger les civils dans la guerre au Soudan. Ils ont accusé les deux camps de crimes de guerre, y compris le meurtre, la mutilation et la torture, et ont averti que les gouvernements étrangers qui fournissent des armes et financent ces groupes pourraient être complices.
L'équipe d'enquête, dans son premier rapport depuis sa création par le principal organe des droits de l'homme de l'ONU en octobre, a également accusé les Forces de soutien rapide paramilitaires, qui combattent l'armée soudanaise, et leurs alliés de crimes contre l'humanité, notamment le viol, l'esclavage sexuel et la persécution pour des raisons ethniques ou de genre.
Les experts ont appelé à l'élargissement de l'embargo sur les armes, actuellement limité à la région troublée du Darfour, à l'ensemble du pays.
Les conclusions de l'équipe mandatée par le Conseil des droits de l'homme de 47 pays interviennent alors que plus de 10 millions de personnes ont été déplacées, dont plus de 2 millions se sont réfugiées dans les pays voisins, et que la famine a éclaté dans un grand camp de déplacés au Darfour.
Le conflit, qui a éclaté en avril 2023, a fait des milliers de morts, et les organisations humanitaires peinent à accéder aux personnes dans le besoin. En décembre, le Conseil de sécurité de l'ONU a voté pour mettre fin à la mission politique mondiale dans le pays sous la pression de la direction militaire.