La dissolution de l'Assemblée nationale au Sénégal pourrait se produire. Elu le 2 avril 2024 au premier tour, l’homme de Ndiaganiao, le président Bassirou Diomaye Faye, a maintenu la possibilité de convoquer des élections législatives décalées à partir de ce jeudi 12 septembre.
En effet, le 02 septembre 2024, le nouveau président Bassirou Diomaye Faye a essuyé son premier revers à l'Assemblée nationale. Sa proposition de loi visant à supprimer deux institutions jugées budgétivores a été rejetée par les députés.
Le texte n’a recueilli que 83 voix favorables, bien loin des 99 nécessaires pour faire passer cette réforme constitutionnelle. La bataille politique s’est ouverte entre le pouvoir et l'opposition, rapporte les confrères de Radio France Internationale.
Il faut noter qu’au Sénégal, l'Assemblée nationale est l'institution monocamérale (ne comporte qu'une seule chambre législative) exerçant le pouvoir législatif du pays. Composée de 165 députés élus selon un système mixte.
Pour Radio France Internationale, le contexte politique actuel est marqué par une situation inédite, le parti du président Bassirou Diomaye Faye, le Pastef (Patriotes africaines du Sénégal pour le travail, l'éthique et la fraternité), ne dispose pas de la majorité au Parlement.
Depuis le départ de Macky Sall, au fauteuil présidentiel, le chef d’état actuel n’a pas toutes les voix de l’A.N de son côté. Sans surprise, la plénière du 02 septembre dernier a permis aux députés de l'opposition d’aiguiser leurs armes.
La gouvernance dans les arènes politiques
La population sénégalaise est en attente, les autorités s’entredéchirent en vue d’une entente favorable pour le pays. La réforme prévoit la dissolution du Haut Conseil des collectivités territoriales et du Conseil économique, social et environnemental. Ces corps ont été critiqués pour leur coût trop élevé. Environ 24 millions de dollars leur sont alloués, précise RFI.
Par ailleurs, ce souhait de dissolution est une promesse clé de la campagne du président actuel et de son Premier ministre Ousmane Sonko.
Dans le même sillage, le président a déclaré que ce vote à l’AN a montré le profond fossé entre la coalition de l'opposition et les aspirations du peuple sénégalais. Les députés de l'ancien président Macky Sall ont annoncé qu'ils déposeraient une motion de censure contre le gouvernement d'Ousmane Sonko.
Pour rappel, la LOI N° 2001-03 du 22 janvier 2001 portant constitution, modifiée, dans son Article 87 précise que « Le Président de la République peut, après avoir recueilli l’avis du Premier Ministre et celui du Président de l’Assemblée nationale, prononcer, par décret, la dissolution de l’Assemblée nationale. Toutefois, la dissolution ne peut intervenir durant les deux premières années de législature. »