Dakar — Le président de la République Bassirou Diomaye Faye a annoncé, jeudi soir, dans un message à la nation, la dissolution de l'Assemblée nationale.
"En vertu des pouvoirs qui me sont conférés par l'article 87 de la Constitution, et après avoir consulté le Conseil Constitutionnel sur la bonne date, le Premier Ministre et le Président de l'Assemblée nationale, sur l'opportunité, je dissous l'Assemblée nationale. La date des élections législatives est ainsi fixée au dimanche 17 novembre 2024", a dit le chef de l'Etat.
Il a annoncé la dissolution de l'Assemblée nationale pour "demander au peuple souverain les moyens institutionnels" qui lui permettront "de donner corps à la transformation systémique" qu'il avait "promise".
Rappelant que le 24 mars 2024, "le Peuple Sénégalais a fait le choix de la rupture et de la transformation systémique" en l"élisant au premier tour de l'élection présidentielle, Bassirou Diomaye Faye dit avoir constaté "malheureusement, la majorité parlementaire a décidé de ramer à contrecourant de la volonté du peuple Sénégalais (...)".
Selon lui, cette majorité a d'abord, refusé, le 29 juin 2024, de tenir le débat d'orientation budgétaire pourtant obligatoire, pour "'le motif simpliste d'une supposée attaque reçue sur le terrain politique".
"Cette violation d'une obligation légale prévue par l'article 56 de la loi organique relative aux lois de finances aura gravement contribué à ternir l'image du Sénégal aux yeux des institutions internationales", a-t-il ajouté.
Elle a ensuite rejeté, le jeudi 29 août 2024, "le projet de révision constitutionnelle visant à concrétiser la promesse" qu'il avait faite "au peuple de supprimer le Haut Conseil des Collectivités territoriales (HCCT) et le Conseil économique, social et environnemental (CESE), alors que la situation des finances publiques impose urgemment de rationaliser les dépenses publiques".
"Enfin, a t-il relevé, en allant jusqu'à l'usurpation des prérogatives constitutionnelles du Président de la République pour fixer une date pour la Déclaration de politique générale, en violation flagrante de l'article 84 de la Constitution et de l'article 97 de la loi organique portant règlement intérieur de l'Assemblée nationale. Sans parler de la menace d'une motion de censure que cette majorité fait planer sur le gouvernement !".
Bassirou Diomaye Faye a souligné qu'en imposant, "par la force du Droit, la date du 13 septembre 2024 pour la Déclaration de politique générale, il ne s'est pas agi de duper le Peuple Sénégalais mais simplement d'asseoir fermement l'autorité de la Loi".
Il dit vouloir rappeler, par les actes, que "l'ordre politique, sous (son) magistère, ne supplantera jamais l'ordre légal".
"Il y allait donc de mon devoir juridique, éthique et moral de ne céder la moindre parcelle de tolérance aux contempteurs de la Loi", a déclaré le chef de l'Etat, qui dit en avoir conclu, que "le gage d'une collaboration franche avec la majorité parlementaire, dans le seul intérêt du peuple Sénégalais était une illusion".
"Celle-i ayant décidé de se détourner du Peuple pour promouvoir le culte du blocage et ainsi entraver la mise en oeuvre du Projet sur la base duquel j'ai été élu", a-t-il déploré.
Selon lui, "aujourd'hui, plus que jamais, l'heure est venue d'ouvrir une nouvelle temporalité à notre quinquennat".
"L'article 3 de notre Constitution rappelle que la souveraineté nationale appartient au peuple. Ce faisant, le peuple est invité à reprendre ses titres d'habilitation et à décider souverainement si l'Assemblée nationale doit refléter les aspirations profondes de changement qui se sont exprimées au soir du 24 mars 2024 ou si elle doit demeurer encore le dernier avatar bloquant d'un régime déchu", a-t-il dit.
Il a assuré qu'en tout état de cause, "le gouvernement garantit la bonne organisation des élections et l'expression libre et démocratique du choix du peuple et que le meilleur gagne".