Au Ghana s'ouvre une nouvelle saison du cacao, et donc de nouveaux prix : 48 000 cedis la tonne, soit l'équivalent de 3 000 dollars. Une hausse de 45 % par rapport à la saison passée, mais bien trop peu pour plusieurs syndicats de producteurs de cacao.
Ce nouveau prix, auquel le régulateur ghanéen prévoit d'acheter la récolte de ses producteurs, a fait l'effet une véritable douche froide pour Moses John Esiadu, secrétaire général de la branche ghanéenne de l'organisation mondiale des producteurs de cacao.
« Entre 3500 et 4 000 cedis le sac, si le prix avait été à cette hauteur, cela n'aurait pas réglé tous nos problèmes, mais on aurait au moins pu gérer. Ce n'est pas ce qui a été retenu : les producteurs sont donc très énervés », prévient-il.
Hausse du prix des engrais, du carburant, des produits de traitements... Selon lui, le prix du cacao pour la saison 2024 - 2025 est loin de refléter la réalité des producteurs. Pire : cette décision aurait été prise sans aucune consultation auprès des exploitants.
C'est en tout cas ce qu'affirme Stephenson Anane Boateng, président de l'association nationale des producteurs de cacao du Ghana : « Le gouvernement considère ses producteurs comme des pantins. À chaque fois qu'ils prennent une décision, ils ne nous incluent pas dedans, ils ne prennent pas en compte nos problèmes. »
Les deux représentants craignent donc une hausse de la contrebande du cacao vers les pays voisins : c'est l'une des raisons pour lesquelles, la saison passée, la production ghanéenne a chuté de plus de 50 %.